Commentaire de orianeborja
sur La petite histoire de l'école mondialiste


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orianeborja orianeborja 12 novembre 2011 18:13

Touchant l’inspiration philosophique des méthodes délirantes contemporaines, vous trouverez un excellent chapitre dans « La barbarie intérieure » de J.-F. Mattei. Il explique très bien comment, à la suite de Dewey, on décida de généraliser la maieutique socratique (mal comprise) à tout enseignement, y compris et surtout celui des enfants. On peut résumer cela de deux manières : l’enfant est l’acteur de son instruction et il tire tout de son propre fond. On oublie ce faisant que Socrate n’interroge que des adultes (si on excepte le petit esclave du « Ménon ») déjà instruits. Il faut apporter aux enfants l’expérience du monde, les aider à la mettre en forme, à l’interroger, à l’approfondir. La généralisation des méthodes inspirées de Dewey ont consisté en général à mettre la charue avant les boeufs, à proposer (dans un louable, quoique aveugle, souci de sens) du le sens du savoir avant le savoir (et à sa place) .


Montaigne est une référence pour moi, j’ai pu écrire ceci à propos de la spécialisation de l’enseignement au lycée, reprenant la définition de l’honnête homme :


« L’Honnête homme est cette homme que l’identité française a forgé au XVIIème siècle, il est un être de contrastes et d’équilibre. «  Il incarne une tension qui résulte de cette recherche d’équilibre entre les exigences de la vie et celles de la pensée, entre les vertus antiques et les vertus chrétiennes, de l’âme et du corps. Il lui faut fuir les excès, même dans le bien. En un mot, il est un idéal de modération et d’équilibre dans l’usage de toutes les facultés.  »

L’Honnête homme est «  un généraliste, ce qui suppose une représentation unifiée du savoir. Il s’oppose ainsi au «  »spécialiste« (en grec, idiôtès : celui qui s’enfermant dans un savoir unique, devient stupide, idiot). » Cet idéal de formation (généraliste) visait moins à développer un certain type de savoir particulier qu’à faire naître le « bon goût ». Cette conception de l’Honnête homme renvoie au principe de Montaigne voulant qu’il est préférable d’avoir « la tête bien faite que bien pleine ».

Par un alliage judicieux de la culture générale avec le bon goût et la politesse des manières, il entendait que l’homme réalise pleinement la définition antique qui faisait de lui un « animal raisonnable ». En un mot, selon la formule de Boileau, il lui fallait « savoir et converser et vivre ». »



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