Commentaire de easy
sur Réponse à la lettre de Madame Jennifer Cingouin aux parlementaires français


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easy easy 28 décembre 2011 21:28



Le retour au Franc, à une monnaie nationale.

Sur ce suejt, il y a trois éléments clefs :
L’indépendance de la politique monétaire (notre état décide seul du débit de la planche à billets)
La mobilité des capitaux
Le taux de change fixe.
Il est toujours possible de marier deux de ces éléments, jamais les trois.

Si, de ces trois éléments, nous tenons prioritairement à l’indépendance de la politique monétaire, nous devrons renoncer soit au taux de change fixe, soit à la mobilité des capitaux.


Posons que nous choisissions de conserver le taux de change fixe. Nous devrons alors interdire les mouvements de capitaux avec l’étranger. C’est parce qu’il n’y aura plus de flux de capitaux avec l’étranger, en tous cas plus de fuite de trésors, qu’il n’y aura plus de spéculations sur nous et que la valeur de notre pays ressortira figée (à son éventuel auto enrichissement près). C’est ainsi que le taux de change restera figé (par rapport à quelque étalon absolu)

Sans circulation de capitaux, entrants ou sortants, la France peut-elle s’en sortir, guérir, se porter mieux, équilibrer ses comptes ?
J’aurais tendance à dire oui mais je dois ajouter aussitôt « A condition de se retrousser nettement les manches ».
Car c’en serait fini des soluces à la tord-moi-le-noeud où l’on compense une faiblesse par un emprunt de plus. Nous ne pourrons bouger (mouvements d’argent) qu’en interne, avec nos seules liquidités actuelles.

Pouvons-nous faire tourner notre économie, construire autant de logements neufs par exemple, avec nos seules liquidités actuelles (Si Jacques Dupond vend sa voiture à Pierre Durand pour récupérer du cash, c’est Pierre qui n’a plus ce cash)
Et si, ainsi indépendants, nous produisons du papier et du papier pour faire plus de sang financier, ce papier ne vaudra rien. Donc, même entre nous, produire du papier gratuitement, ça fait de l’inflation, rien de mieux.

Il n’est donc pas du tout impossible, il serait même très sain de nous isoler de cette manière et sans produire de papier, mais nous devrons souffrir d’une forte baisse de frime et nous contenter du basique pendant une paire d’année, le temps que nos dettes déjà contractées (avec l’étranger en particulier) soient remboursées.


Sommes-nous disposés à vivre pendant 30 ans (car il faut ça pour purger toutes nos dettes) en renonçant à nos habitudes de frime qui consistent à acheter aujourd’hui et payer ou faire payer par d’autres plus tard ?

Tels les Malais ?


Car c’est une chose de réclamer en manière de coq plus d’indépendance ou un retour à plus d’indépendance monétaire, mais faut voir le prix que ça coûte en termes de perte de frime.

C’est que j’en vois plein des gens qui réclament plus d’indépendance mais je n’en vois pas dire en même temps « Et je suis disposé à me serrer la ceinture de 3 crans »
Au contraire, je n’entends que des cris de bébés affamés qui attendent de l’Etat toujours plus de lait gratuit ou en tous cas au moins autant qu’à la belle époque.


Personnellement, je serais pour une solution radicale à la Malaisie : Indépendance monétaire + taux fixe donc fin de la circulation des capitaux.
Mais je dis être disposé à manger un bol de riz par jour (avé un ti morceau de sardine dedans) et à travailler 10 h par jour pour produire plus de briques, plus de châteaux, plus de champagne, plus de belles robes, plus de scanners, plus de friandises. Tout cela pour que notre pays ressorte plus riche et que progressivement, quand permettra les flux de capitaux, les étrangers se jetteront sur nos nouveaux trésors contre lesquels nous leur exigerons des montagnes d’or.
Alors nous serons riches.
Dans 15 ans.

L’Etat régulera les énergies en réglant le curseur du taux de sa banque centrale et imposera peut-être aussi les taux que les banques de détail offrent aux particuliers.



A ce sujet, je réponds ici à ceux qui se demandent pourquoi les banques nous prêtent si cher de l’argent qu’elles empruntent pas cher. C’est tout bêtement ce qui sépare les grossistes des détaillants. Quand une banque de détail emprunte à une banque centrale, cette dernière la connaît très bien et sait qu’elle est plutôt pérenne. Alors que la banque de détail doit se compliquer la vie à prêter des millions de fois des petites sommes à des tas de gens qu’elle ne connaît pas et qui présentent un taux de défaillance relativement élevé.
Dans toute activité industrielle, il faut des grossistes et des détaillants

Il n’est pas illogique que quand la BNP emprunte 4 milliards à une banque centrale elle obtienne un taux de 1 % ou 0 % et qu’elle prête ensuite à 4 % aux particuliers. Tout ça constitue des taux encore très bas (A la grande époque de Venise, on empruntait à 60% l’an. Mais sur très peu d’années, pas sur 30 ans)


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