Commentaire de easy
sur Questions aux économistes d'Agoravox


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easy easy 17 février 2012 20:39

Même quand une économie n’est que nationale, entre soi, l’Etat a déjà intérêt à avoir le contrôle sur certaines industries ou ressources afin de maintenir son pouvoir régalien, sa force, son épée.

Même si l’économie avait été strictement nationale, tout entre Français, sous Louis XIII, le Roi avait intérêt à avoir le contrôle, d’une manière ou d’une autre, sur les forêts pour avoir de quoi construire ses navires de guerre, sur les corderies pour avoir de quoi gréer ses navires, sur les productions de salpêtre etc.

A tel point que quand Napoléon III a confié à Haussmann de redessiner Paris, c’était dans un esprit d’y faire des avenues larges afin de pouvoir y passer la troupe en sécurité et donc tenir les populations.



Ce qui est vrai dans l’hypothèse d’une économie strictement nationale est encore plus vrai dans le contexte réel qui est de plus en plus international
Sinon l’Etat perd son pouvoir régalien

Exemple. Lorsque Napoléon 1er avait changé d’avis pour consentir à vendre la Louisiane (presque la moitié des EU actuels) pour le prix de 3 millions de $ aux tous premiers états américains (ceux du littoral Est) ces Etats étaient enchantés d’acheter tant de terres à si bon prix, sans avoir à faire de guerre. Mais ils n’avaient pas de cash

Ce cash, Napoléon le voulait pour mener sa guerre contre l’Angleterre (qui tentait de conserver les Etats Américains sous sa coupe)

Ces Etats acheteurs empressés se sont adressés à une banque, la Baring. Qui leur a avancé les fonds.

Et Napoléon a donc pu organiser sa guerre contre les Anglais et même construire une flotte d’invasion.

Or la Baring était de sang anglais mais privée.

Elle aurait été nationalisée, Napoléon n’aurait pas eu cet argent et les Anglais se seraient évité bien des soucis.




Là vous parlez des autoroutes.
Si l’Etat avait besoin des autoroutes pour mouliner quelque épée, pour y faire passer ses chars, il les réquisitionnerait sans aucune peine.
Ce poste là n’a aucun besoin d’être nationalisé d’un point de vue régalien.

Toujours d’un point de vue régalien, car c’est ce point qui détermine le plus un Etat, c’est l’industrie d’armement sophistiqué, les tuyauteries médiatiques, les ressources clefs, les banques, les réserves de métaux rares et les passages maritimes qui ont surtout à être nationalisés

Le reste pouvant être réquisitionné dès que le besoin s’en fait sentir, même s’il appartient à une entreprise étrangère.

Les autoroutes, les ponts, tout ça ne pose aucun problème à un Etat, même si ça appartient à un état ennemi. Nasser a pu réquisitionner la canal de Suez au dépit de ses puissants propriétaires devenus ennemis.

Ce qui pose problème à un état qui a soudain envie de se servir de son épée, ce sont souvent les entreprises industrielles au sens où il faudrait qu’il les réquisitionne presque toutes, bouffe et médocs compris.
Et cela alors qu’une entreprise de voitures ne peut se convertir à la production de chars et d’avions que si son personnel s’y met de bon coeur (A signaler que l’entreprise de pianos Steinway installée à New York, s’était entièrement convertie à la fabrication de planeurs miliaires US en 1942. Ses patrons étant pourtant d’origine Allemande).

Si toutes nos entreprises mécaniques étaient avec des chefs et des personnels étrangers, ça serait très problématique en cas de guerre.

A rappeler qu’en 1950, alors que la France s’enlisait à éliminer le Viet Minh en Indochine, il y avait dans les industries d’armement autour de Paris, des ouvriers parfaitement Français mais ayant adhéré à l’Internationale communiste qui sabotaient les armes et munitions qui étaient envoyées à nos troupes.

Au regard de ce genre de problème qu’un Etat a un mal fou à contrôler, son accès aux autoroutes n’est qu’une formalité


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