Commentaire de Sylvain Reboul
sur De la nécessaire légalisation de la prostitution


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 mars 2006 13:29

Je n’ai fait que montrer qu’il y a une contradiction entre le fait que l’on ne peut ni en droit, ni en fait, interdire une profession et le fait de refuser tout droit social quant à son exercice ; cette contradiction conduit donc à stigmatiser les prostitué(e)s et à accepter, avec quelques protestations bien-pensantes parfaitement hypocrites, qu’ils (prostitué(e)s) l’exercent dans des conditions qui, du fait de cette stigmatisation, sont parfois proches de l’esclavage et dans un cadre criminogène dont ils sont les premières victimes, mais aussi la santé publique via leurs clients.

Quant à savoir ce qu’il en est de la jouissance féminine, deux remarques :

Je ne suis pas certain que les prostituées exercent cette profession en vue d’en jouir sexuellement même si cela n’est pas exclu. mais cela est vrai de la plupart des professions qui ne sont pas, ni sexuellement, ni autrement, des parties de plaisir. D’autre part je ne pense pas qu’il y est une grande différence entre la jouissance masculine et féminine mais qu’il y a des différence entre les individus tous sexes confondus.

Le métier de la prostitution ne concerne pas que les femmes mais aussi les hommes, c’est pourquoi je m’efforce d’écrire : prostitué(e)

Je n’ai aucune métaphysique qui essentialiserait la différence sexuelle et du reste ma philosophie est anti-métaphysique en cela qu’elle refuse d’enfermer la réalité dans des grilles conceptuelles qui vaudraient pour tous sans examen rationnel et critique. Elle se soucie des personnes plus que des entités conceptuelles plus ou moins forgées sur fond de préjugés discutables sur la sexualité. Ce que le pense avoir fait dans mon article.

Je soutiens entièrement la cause des mouvements qui militent pour la légalisation, en terme de droit du travail, d’une profession qui ne peut pas être affirmée, en elle-même, comme plus infamante que beaucoup d’autres.


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