Commentaire de sleeping-zombie
sur Il faut baisser le Coût du Capital


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sleeping-zombie 10 mars 2012 10:56

@JPhilippe (et epicure)
Au vu de tes différents commentaires, voilà ce que je comprends sur « le cout du capital ».

Un entrepreneur veut monter une boite, il a besoin de locaux, de payer les 1ers salaires, éponger les 1eres pertes (faut être naïf pour croire qu’on fait du bénèf dès la 1ere année). Et n’a pas l’argent en poche. Il sollicite donc un investisseur (banquier, homme d’affaire, usurier), qui lui fait un prêt à x%. Chaque année, il doit donc rembourser une partie de son prêt, plus les intérêts. Apparemment, c’est ce que tu appelles le « cout du capital ». Évidemment, plus le prêteur est avide, plus ce coût est élevé et moins l’entreprise sera viable.

Après, on peut examiner les budgets à la loupe, et au lieu d’avoir une rubrique « alimentation », faire une rubrique « salade », une autre « pâtes », une autre « viande » etc... et ainsi complexifier là où ce n’est absolument pas nécessaire. Epicure me fait remarquer que j’ai une approche simpliste, c’est tout à fait vrai, et totalement volontaire. L’article portant sur le contexte économique « en général », je ne vois pas l’intérêt de sombrer dans les détails.
Mon approche simpliste se résume à peu prêt à ça : l’argent n’est pas de la richesse, et ça ne sert qu’a déclencher un travail. Les matières premières, c’est le travail de ceux qui les cherchent, l’électricité c’est le travail des électriciens, les impôts c’est le travail des profs, des policiers et des médecins (essentiellement).
 Dans la petite histoire que j’ai raconté au premier paragraphe, quel travail est rémunéré par le « cout du capital » ? Qu’a apporté le banquier dans cette histoire ? Rien d’autre que son avis, son autorisation. « cette entreprise marchera, par ce prêt, j’autorise sa création ». Une entreprise mal montée ou inutile sera retoquée. Une entreprise bien fichue et utile sera validée. A une autre époque, ca correspondrait à un édit royal, avec don de quelques esclaves/serf.
Ou est-ce que le bât blesse dans cette histoire ? idéalement ça marche très bien...
-1er défaut : ce dogme économique, propre au capitalisme, repose sur l’équation « utile=rentable ». Ce n’est vrai que lorsque tout le monde à de l’argent. Pour peu que l’argent se concentre en masse dans trop peu de mains, et ça cesse.
-2eme défaut : le banquier ne raisonnera pas en terme d’utilité, mais de rendement. Et dans cette histoire, plus il a de doutes sur la solidité de l’entreprise, et plus il prend de risque sur son retour sur investissement. Plus il prend de risque, et plus il doit compenser par un taux d’intérêt élevé, et plus il met un taux d’intérêt élevé, moins l’entreprise sera solide. Cercle vicieux.

Je reviens à une vision plus simple : le cout d’un truc, c’est jamais que la somme du salaire d’un ouvrier et du bénéfice d’un bourgeois. Les taux d’intérêt des prêts, même s’il correspondent à une petite part de travail (l’évaluation du projet d’entreprise), tombe essentiellement dans la catégorie « bénéfice du bourgeois ». De ce point de vue, je suis d’accord, c’est beaucoup trop élevé.

(et au passage, m’excuse pour l’expression "économiste bourgeois, c’était injustifié, et j’étais encore sous l’influence néfaste d’un autre article qui disait exactement le contraire de celui-ci. Du coup j’ai mal lu celui-ci)


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