Commentaire de Philippe Sage
sur La Non-Campagne Présidentielle [Emmerdante Et Merdeuse A La Fois]


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Philippe Sage Philippe Sage 4 avril 2012 19:47

Jean, souvenez-vous que Nicolas Sarkozy était largement en tête dans tous les sondages de second tour de janvier à mai 2007. On a donc déjà vécu une campagne où un favori se dégageait largement et durablement, d’une part, et d’autre part où l’on connaissait son rival probable du second tour (Royal).

Ce fut le cas, aussi, en 1988. Mitterrand était imbattable.

Or, il me semble que ces deux campagnes étaient un peu moins « emmerdantes » que celle-ci.

Sarkozy, on peut le combattre (et j’en suis) on peut le détester pour tout un tas de raison, mais force est de constater qu’en 2007, il avait un projet clair et net. Assez libéral, thatchérien à vrai dire. Donc, on avait un choix, de fait, clair à envisager. Oui ou non à ce projet d’inspiration libéral, qui contentait parfaitement le Medef.
Ce qui pêchait, c’est la candidate du PS. Sans doute aurait-il mieux valu que ce soit Fabius (qui avait dit « non » au TCE) ou DSK (social-démocrate pragmatique). Malheureusement les militants étaient aveuglés par les sondages, ceux de 2006, indiquant que seule Royal était à même de battre Sarkozy .. Grave erreur.

Quant à Mélenchon vous dites qu’il peut proposer tout ce qu’il veut, vu qu’il n’a aucune chance de passer ce 1er tour. Il est vrai qu’il n’est pas en situation de se qualifier pour le second. Un point valant 450 000 voix à peu près, avec 12 points de retard dans les intentions de vote à presque deux semaines du 1er tour, c’est mission impossible. Ou alors les sondeurs sont aux fraises. Ce que je ne crois pas. Depuis 2002, ils bétonnent.
Ce qui ne veut pas dire qu’on aura pas une « petite surprise ». Mais peu importe, puisque les deux favoris seront au rendez-vous.
Mais tout de même, il ne faut pas minimiser ce que propose Mélenchon. S’il arrivait à dépasser les 15% le 22 avril prochain, il peut peser pour la suite. Et notamment pour les législatives. Et donc, influer d’une certaine façon, sur la politique qui sera menée dans les cinq ans à venir.
C’est ce qu’il s’est produit en 1981 avec un PCF pas ridicule.

Pour le reste, oui, Mélenchon est enthousiasmant. Mais ça ne suffit pas pour dire que cette campagne est d’un bon niveau. Elle ne l’est clairement pas.


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