Commentaire de André-Jacques Holbecq
sur La dette ou le mythe de Sysiphe...


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André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 20 avril 2012 08:57

Ils le savent aussi bien que vous, mais c’est à partir de 1973 que les choses ont commencé à se dégrader, alors que VGE voulait « faire moderne » (lisez sa réponse à ma question ci dessous)

Le samedi 19 juillet 2008, 16:39 par A-J Holbecq

Monsieur le Président
Si j’avais trouvé une adresse courriel directe, j’aurais pu éviter de passer par ce blog. J’espère que votre équipe vous transmettra la question qui suit, et que vous pourrez me répondre directement.
Le 3 janvier 1973, sous la présidence de Georges Pompidou, alors que vous étiez Ministre de Finances, est entrée en application une réforme importante des statuts de la Banque de France, dans lequel nous trouvons ce très court article 25 ; « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France », autrement dit fut bloqué à ce moment toute possibilité de crédit de la Banque de France au Trésor, et ici se trouve l’origine de la dette des administrations publiques dans notre pays laquelle atteint maintenant plus de 1200 milliards (au seul sens de Maastricht), et nous ponctionne collectivement de plus de 40 milliards d’intérêts par an, payés aux « déjà plus riches ».
J’aimerais que vous m’expliquiez, sans langue de bois, quel fut, à l’époque, la justification de ce changement de cap qui nous ligote sous la coupe des banques privées.
Avec ma considération la plus distinguée

Réponse de VGE

Par Valéry Giscard d’Estaing le vendredi 25 juillet 2008, 14:26 - Réponses aux bloggeurs - Lien permanent
@ A-J Holbecq : Réforme des statuts de la Banque de France
La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j’étais Ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s’agissait à l’époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu’il soit émis par une entité privée ou publique.
La possibilité du prêt direct de la Banque de France au Trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d’inflation monétaire permanente. Votre remarque sur l’endettement public est inexacte et révélatrice : vous semblez penser qu’une dette du Trésor public envers la Banque de France ne serait pas décomptée comme faisant partie de la dette de l’administration publique. En réalité, il y a dans ce domaine des règles bien connues qui définissent le montant des avances et prêts de l’institut d’émission en faveur du Trésor public, avances et prêts qui ont évidemment vocation à être remboursés et qui figurent de ce fait dans le montant de la dette publique. Ce que vous supposez consiste à dire qu’on aurait pu remplacer un endettement visible et structuré par une simple émission monétaire. Mais ce serait ouvrir les bras au retour à l’inflation des années 1950.

La justification inflation ne tient pas debout puisque l’inflation moyenne des 10 ans précédents 1973 fut de 4,4% et l’inflation moyenne des 10 ans suivants fut de 12,2 %


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