Commentaire de bakerstreet
sur Entretien avec le philosophe André Comte-Sponville
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« Animal érotique, politique, et raisonnable... »
Si je connaissais la bête à deux dos, je ne connaissais pas encore celle à trois !
Saint Georges Bataille aurait une fois pour toute déterminé qu’il n’y aurait érotisme que l’à où il y aurait transgression....Tout cela me semble bien projectif, et invalidable, sinon qu’en poésie.
"Il n’y a pas d’érotisme sans transgression. Mais il n’y a pas, non plus, de transgression sans interdit, sans règles ni lois. Et comme seule l’espèce humaine dispose d’interdits moraux et culturels, elle est aussi donc la seule à être capable d’érotisme."
Ces équivalences tordues n’ont de valeurs que pour ceux qui veulent bien y croire et s’interdire de réfléchir deux minutes. Les intuitions d’un poète ne suffisent pas à valider un concept englobant hommes et animaux....Il est déjà assez bien difficile de voir clair en sa maison pour croire que sa faible bougie puisse éclairer les autres, sans avoir une foi d’inquisiteur ou de moraliste muni d’oeillères.
L’homme a toujours beaucoup insisté et tenu à se sentir différents des autres animaux, en qui évidemment il n’aurait rien à voir. Mais peut-on raisonnablement être juge et parti, et se définir comme un « must », charmé « de se trouver si beau en ce miroir », sans en faire un exercice de vanité et de bêtise.
Longtemps, après avoir du renoncer d’ailleurs au fait que la femme avait elle aussi un cerveau, l’homme s’est cru le dépositaire exclusif des dieux.
L’animal n’était qu’un ensemble de terminaisons nerveuses. Il ne pouvait souffrir, ce qui autorisait Kant à donner des coups de pied à son chien, comme quoi on peut être un grand penseur et un vrai imbécile.
L’humour était le signe exclusif de l’homme, avant que l’on s’aperçoive du contraire, et que les singes eux aussi riaient, de l’homme d’ailleurs, et il avait bien raison......
Quand au langage, ce n’est même pas la peine d’en parler, tant beaucoup d’espèces semblent avoir un système de communication au moins aussi élaboré que l’homme.....
Les dernières expériences cognitives ont prouvé que les animaux étaient capables d’empathie, mais on le savait déjà en regardant les hommages rendus à certains éléphants morts par leurs congénères, ce qui nous avait permis d’ailleurs de nous apercevoir que les rites funéraires n’étaient pas l’apanage des hommes.
Et la notion de bien et de mal, me direz vous, c’est à dire la conscience des valeurs....Et bien là aussi pas de doutes possibles, les expérience de Frans De Waal, primatologue néerlandais reconnu, ont permis de démontrer que les singes ont le sens de l’équité : Soumis à des stimulations où les plus performants ont des récompenses, ils se révoltent, quand les gratifications se font dans l’ordre inverse au résultat, ou compensent, en redistribuant les récompenses......
L’interdit de l’inceste, que l’on attribuait à la religion : Hormis les animaux domestiques dégénérés, elle existe chez la plupart des animaux, y compris chez les insectes, où elle a été démontré de façon expérimentale sur des mouches de laboratoire.
La sexualité....Ma fois je me régale à regarder la cour des matous, envers ma chatte.. Elle me semble bien plus élaborée que la sexualité fruste de bien de mes semblables..
Leurs miaulements valent surement bien le lai des troubadours
et je ne saurais prétendre que mon chant vaut mieux que le leur !