Commentaire de emile wolf
sur Gouvernement européen : il a osé !


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emile wolf 17 mai 2012 19:23

 La violence et l’agressivité de l’auteur contre le ministre des finances allemand, successeur désigné de Jean-Claude Juncker qui va bientôt quitter la présidence de l’euro groupe m’étonne.

Qu’a dit à Aix la Chapelle, au cours de son discours lors de la remise du Prix Charlemagne récompensant la contribution la plus précieuse au service du dialogue et d’un travail commun entre les peuples d’Europe occidentale, et au service de l’humanité et de la paix mondiale cet homme qui en est le lauréat :

Qu’il souhaitait que la Commission européenne fonctionne comme un véritable Gouvernement et préconisé qu’un Président élu au suffrage universel soit à la tête de l’Union. D’autre part il a confirmé que la Grèce était indiscutablement un état de l’Union. Il a ajouté que l’on pouvait se poser la question de sa participation à la zone euro et annoncé :

« Weil eine gemeinsame Währung enormen Druck verursachen würde, könnte die Währungsunion schon bald auf die Länder mit der größten Wettbewerbsfähigkeit beschränkt werden „ « Parce qu’une monnaie commune occasionne une pression énorme, il se pourrait que très bientôt l’union monétaire soit réduite aux pays dont la compétitivité est la plus grande. »

Monsieur Schäuble n’est pas le Porte-parole du Gouvernement Merkel. Il n’engage ni son pays ni son parti la CDU, il exprime sans détour son opinion personnelle. Ce qui, à preuve du contraire, est un droit reconnu à tout citoyen par le traité de Lisbonne. Rien à priori ne justifie l’emportement d’Al West.

Il n’y a pas lieu de lui faire grief de vouloir faire sortir la Grèce de l’Union européenne : il déclare le contraire.

Il n’a pas évoqué les marchés financiers en général, il a constaté que la devise européenne était sujette à une forte pression et selon lui qu’à court terme cette monnaie commune serait l’apanage des pays de l’Union les plus compétitifs.

Ce qui, en clair, signifie que peu des états membres de la zone euro sont en mesure de répondre aux conditions imposées par le TSCG et capables de faire face aux prochaines échéances économiques prévues dans le cadre de la zone euro.

Voilà qui ne remet pas fondamentalement en cause l’Union européenne en général et défend les accords concrétisés par le TSCG non encore ratifié par la France et le traité MES non remis en cause par le Président. Rien de nouveau ni de révoltant.  

Il ne sert à rien de se voiler la face, si le réalisme de Monsieur Schäuble ne plait pas à tous. Personne ne saurait lui reprocher de manier la langue de bois et d’entretenir des illusions trompeuses sur les principes qui président à la détermination de la politique fixée par le Conseil européen de l’ère Sarkozy.

Quant à la souveraineté des états, depuis le traité de Maastricht, il y a longtemps qu’elle a été transférée à Bruxelles.

Faut-il rappeler, à l’auteur, l’attitude des parlementaires PS lors du congrès de Versailles réuni pour réviser la Constitution afin de ratifier le Traité de Lisbonne ?
Oui ! Allons-y !

Pour être adoptée en Congrès une révision constitutionnelle doit recueillir les trois cinquièmes des suffrages exprimés. Le 4 février 2008 à Versailles le Parlement a rassemblé 893 votants, 741 suffrages ont été exprimés dont 560 favorables parmi lesquels 32 PS. Il en suffisait alors de 445 pour réunir la majorité requise pour l’adoption.

En revanche si les 143 abstentionnistes du PS avaient exprimé leur suffrage, la majorité nécessaire à l’adoption de la révision eut été de 531 voix.
Ceci signifie que si l’ensemble des 175 parlementaires PS (143 abstentionnistes et 32 pour) s’était prononcé contre cette révision, à l’issue du scrutin la somme des votes favorables eut été de 528 !

Il aurait manqué 3 voix pour réviser la Constitution et permettre l’adoption de la loi de ratification de ce traité catastrophique pour l’Union européenne et La France.

Tout bien pesé, la responsabilité du PS sur la situation européenne et la perte de souveraineté de notre pays est toute aussi considérable que celle de l’UMP. Reproche-t-on à Monsieur Schäuble.sa participation au Congrès de Versailles le 4 février 2008 ?

Ne convient-il pas, avant de pester dans le vide contre un handicapé en fauteuil roulant, de faire le ménage dans sa propre écurie et de cesser de refuser d’assumer ses propres responsabilités. Tout se passe comme si le peuple de France n’avait jamais voté et n’était que le jouet des uns et des autres. Curieux ce sens de la responsabilité... A quoi sert le droit de vote ?

En conclusion, il existe des moyens plus agréables d’épancher son trop-plein de testostérone que de s’épuiser en gesticulation stérile dans un combat d’arrière-garde déjà achevé.

Le bon sens ne serait-il plus la chose du monde la mieux partagée au pays de Descartes ?


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