Commentaire de Christian Labrune
sur Pour Michel Onfray !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 30 juin 2012 23:31

Francesca2
Vous me prenez vraiment au dépourvu, j’ai l’impression d’être à l’oral du bac (c’est très loin, hélas !) Eh bien qu’est-ce que je sais sur Castro ?
Ah, oui, je me souviens d’une série d’émissions qui m’avaient beaucoup fait rire à la télévision, sur une chaîne historique. On y voyait le cher Fidel Castro en train de se faire cirer les pompes par un certain Ignacio Ramonet. C’est un journaliste qui a, je crois, dirigé Le Monde diplomatique, un journal très libre, dans une sphère idéologique fort étroite. On le trouve dans les kiosques. Alain Gresh y est venu après le départ de Ramonet, toujours dans le créneau un peu... comment dire ? Un peu sectaire. Après le communisme très dur, très authentique du camarade Fidel, la tendance Frères musulmans. Gresh est un copain de Tarik Ramadan, un bien grand penseur.
Oui, c’était extrêmement drôle : Ignacio paraissait très impressionné par le vieux qui racontait ses salades, son enfance chrétienne, etc. On passait sur beaucoup de choses, évidemment, et on ne disait pas grand chose du « Petit boucher », je ne sais plus son nom, celui qu’on voyait encore l’été dernier sur les tee shirts des teenagers, avec une grande barbe et un simple béret, mais un beau béret, qui faisait « très habillé ». Cigare ou pas cigare ? Peut-être que je rêve le cigare, mais à La Havane, de toute façon... Où en étais-je ? Oui, ce personnage étant un peu sulfureux, il valait mieux ne pas trop en parler. Avant d’être le « procureur suprême » du nouveau régime et d’envoyer se faire fusiller en grande pompe quelques centaines de salopards sommairement jugés, il avait déjà fait refroidir un certain nombre de ses petits camarades plus ou moins traîtres. Il aimait bien lui-même, et c’est ça qui le rend vraiment très sympathique et qui lui a valu son surnom de « petit boucher », mettre la main à la pâte, dans les exécutions. Que voulez-vous, on ne fait pas une bonne omelette sans casser des oeufs, la révolution, c’est la révolution. Faut qu’ça saigne, comme disait l’autre, et pour les gens qui vivent en pantoufles, comme Ramonet ou Jean-Paul Sartre dans les années 60, se faire photographier à côté des saigneurs de la révolution, ç’est tout de même assez excitant. Bon, je dois oublier bien des choses, mais je ne voudrais pas abuser de la patience des lecteurs éventuels. Tout à l’heure, en essayant de faire le point sur le nombre de morts du communisme, j’étais tombé par hasard sur Cuba. On parlait de plus de 15000 morts. C’est peu. Quand je parlais de l’URSS, je disais un petit million, parce que je parlais juste des toutes petites purges staliniennes. Sinon, on sait bien que les totalitarismes n’ont pas fait dans le détail ; pour la Russie, en tout, cela se compte en dizaine de millions. Pour la Chine, j’ai lu le chiffre de 65 millions, que je donne sans garantie. Mais il ne faut pas oublier que les Chinois, à l’époque de la révolution culturelle, étaient déjà très nombreux. Ne restons pas au niveau des pâquerettes : un million de plus ou un million de moins, qu’est-ce que ça change, surtout si c’est, à la fin des temps et de la lutte des classes, pour le bonheur des générations futures ?


Voir ce commentaire dans son contexte