Commentaire de
sur Gaz de France & Suez, un mariage arrangé ?


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(---.---.26.130) 22 mars 2006 16:20

Merci de m’avoir indiqué la différence entre partenariat et fusion... mais bon, passons.

Quel est le point qui vous gène le plus dans cette histoire ? Désolé encore une fois, mais on ne comprend pas très bien si c’est le fait que l’Etat soit intervenu dans le processus, éventuellement en manipulant Veolia et Enel, ou bien au contraire qu’il se désengage ?

Au fond, ce que je souhaite vous dire, c’est que cette affaire procède moins d’une décision de l’Etat que de la volonté des deux groupes (et des marchés) affamés à l’idée de croquer davantage de parts du riche gâteau de l’énergie en Europe.

Il est clair que Jean-François Cirelli poussait depuis des mois pour avoir davantage de marges de manoeuvre industrielles et que Suez commençait à se sentir bien seul au milieu d’EDF, E.ON, Endesa et autres (les fusions dans le domaine de l’énergie n’ont pas commencé la semaine dernière, elles se multiplient partout en Europe et à chaque fois les gouvernements prennent position pour les encourager ou les freiner : rien de nouveau, finalement...).

Le président de Gaz de France et Gérard Mestrallet ont convaincu l’Elysée et Matignon d’appuyer et d’enrober ce rapprochement pour le rendre acceptable par l’opinion. Et c’est ce qui s’est passé, certains ayant été berné au passage. Mais la réalité, c’est que ces entreprises sont industrielles, que leur stratégie est industrielle et que l’impact de ce rapprochement sera industriel (social aussi, sans doute). Le rôle de l’Etat ici a surtout été celui d’un diplomate et d’un communicant. Pas d’un stratège. La stratégie, c’est celle des entreprises, que l’on soit d’accord ou pas c’est un fait.

Vous avez enfin une inquiétude, réellement politique pour le coup, qui est liée à la perte de pouvoir de l’Etat en matière énergétique : c’est un véritable enjeu mais je pense que le cas EDF est un peu plus inquiétant dans ce domaine. Sur ce point en effet, il faudra être créatif pour identifier des voies nouvelles permettant d’associer croissance de l’entreprise, maintien d’un contrôle absolu sur le parc nucléaire et respect de l’équilibre des finances publiques. Et cet enjeu là ne se réglera pas en se contenant de prises de positions politiques du type « il faut tout privatiser », « il ne faut rien privatiser » ou encore « il faut re-nationaliser partiellement ou temporairement »...

Voila ce que je voulais partager avec vous, sans passion.


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