Commentaire de Gelezinis Vilkas
sur De Soler, d'Onfray et de leurs détracteurs. Sur le monothéisme


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Gelezinis Vilkas Gelezinis Vilkas 11 juillet 2012 13:04

Bonjour Eric,

En premier lieu, en ce qui concerne la compréhension des religions antiques polythéistes, le chrétien Girard n’y comprend absolument rien. Il devrait déjà savoir qu’on ne peut pas considérer sur un même plan les polythéismes indo-européens et les polythéismes afro-asiatiques, qui ont des caractéristiques tout à fait différentes.

C’est aussi négliger le refus explicite de tout sacrifice humain dans les religions de Grèce et d’Italie par exemple. Le meurtre n’est en aucun cas encensé dans le polythéisme puisque différents esprits vengeurs en sanctionnent l’auteur. Ainsi, le meurtre de Clytemnestre par son fils Oreste suscite la colère des Erinyes. Qu’on ne me cite pas la mort de Rémus (en duel), qui correspond en fait au mythe des jumeaux divins, dont l’un est mortel et l’autre immortel (idem Castor et Polydeucès).

Enfin, aucun humain polythéiste, sauf des esprits désaxés, ne s’est pris pour un dieu, car chacun sait que l’hybris est sévèrement sanctionnée par les dieux. Au contraire, se prétendre fils d’un dieu relève d’un orgueil démesuré.

Quant à la question de la modernité, elle n’a aucun sens en religion. D’abord elle témoigne d’une certaine arrogance, et d’un mépris des autres religions, que rien ne justifie objectivement. Cette condescendance insulte la moitié de la planète (chinois et indiens en tête) et porte ombrage à l’héritage classique qui est, je le dis sincèrement, infiniment supérieur.

La régression à un stade infantile du religieux, ce n’est pas dans le paganisme, qui n’a jamais cessé de s’élaborer (voir chez Proclus par exemple), qu’on la trouve.

Je trouve surtout que vous faites fi un peu vite des crimes réels commis lors de la christianisation de l’Europe, et qui sont très nombreux. Je ne vois pas en quoi votre religion s’est montrée si supérieure si ce n’est par son intolérance, sa haine des sciences. Et le jour où elle ne s’est plus adressée à des paysans illettrés mais à des citoyens libres, elle s’est effondrée.

Le christianisme authentique, c’est le martyrat sacralisé, le refus de la vie, le suicide social. Mais il aurait mieux valu en effet qu’il reste authentique, qu’il ne se mêle pas des affaires politiques, et qu’il reste le petit mouvement fanatisé de ses origines. Nous aurions ainsi de vrais chrétiens, moins de 1% de la population, qui iraient pratiquer l’érémitisme dans le désert ou dans la forêt afin de se rapprocher de Dieu.


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