Commentaire de Loatse
sur Le gars dans sa cahute


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Loatse Loatse 27 juillet 2012 12:20

Excellent article

La « cahute », parfois isolée tout au bout d’une étendue de béton avec son employé qui déprime tout en cuisant l’été, et en se les pelant l’hiver est bien le symbole de notre société de consommation et surtout de profit, laquelle fait fi des besoins à la fois des salariés et des consommateurs... Nonobstant les stations qui vendent du gaz et nécessitent donc une manutention, la plupart marchent en automatique

2010 - une journée muette

9 h00 - passage à la station essence, je me sers seule.. après avoir introduit ma carte bleue dans la machine.. La barrière automatique se lève... 

9 h20 -. Besoin d’argent liquide... après avoir relevé la visière de mon casque, je tapote sur le clavier d’un distributeur bancaire, lequel sans merci ni au revoir me recrache ma carte bleue d’un coté et mes billets de l’autre..

9h45 - Courses au supermarché... quasiment vide. J’entend une voix humaine parmis les rayons.. Un vendeur virtuel (dans une petite télé) fait une démonstration pour des serpillières révolutionnaires... Je file au rayon boucherie. saisis une barquette tandis que derrière les vitres hermétiquement fermées quelques humains découpent et emballent la viande..

Rayon fruits et légumes... je tate de beaux fruits apparemment mûrs mais durs comme du bois.. Repli vers les bananes, pesée et emballage automatique.. je colle mon ticket..

10h00 - Les caisses sont vides, les caissières en rayons ou à l’entrepot.. Direction les caisses automatiques qui ont été posées dans la nuit..., Bagarre avec mes codes barres récalcitrants.. Une fente aspire mes billets tandis qu’. une voix sans aucune chaleur sort de l’engin afin de me prévenir de ne pas oublier mon ticket"...lequel surgit simultanément comme un diable d’une autre fente...

Comme tout ceci m’a donné soif.. je me dirige vers un distributeur non loin, glisse quelques pièces jaunes, selectionne une boisson.. laquelle tombe bruyamment de son support..

Ma canette d’une main, mon caddy de l’autre, tout en me dirigeant vers le parking, j’essuie les larmes qui roulent sur mes joues... un monde vient de mourir...


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