Commentaire de lloyd henreid
sur Le gars dans sa cahute


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lloyd henreid lloyd henreid 27 juillet 2012 20:21

La machine n’est pas une tragédie en elle-même : si le travail qu’elle accomplit bénéficie à tous (suivant une logique de redistribution équitable des richesses), plutôt qu’au seul chef de l’entreprise qui l’exploite (suivant une logique d’accaparation jalouse de ces mêmes richesses), alors elle est un atout pour la société. Tout le monde peut bosser moins, se reposant sur elle, et maintenir le même confort de vie grâce à elle. Le tout en gagnant un peu de temps pour profiter d’une vie qui reste bien courte.

La question au fond, ce n’est pas de savoir si la machine est bonne ou mauvaise. C’est de savoir si l’on veut organiser le monde en partageant ce qu’il offre ou, au contraire, laisser courir la loi du plus fort, du plus riche, du plus mieux que les autres. Les humbles (et pas seulement les pauvres) penchent plutôt pour la première solution, les riches (les ambitieux) lui préfèrent la seconde. C’est un fait établi dont l’explication n’a pas varié, semble-t-il, depuis quatre cents ans :

« the leanness that afflicts us, the object of our misery, is as an inventory to particularise their abundance ; our sufferance is a gain to them. » (William Shakespeare, Coriolanus, 1605-1608)


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