Commentaire de amipb
sur La révolution cognitive
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J’aime beaucoup Michel Serres, mais je pense qu’ici il se fourvoie totalement. Ses théories me font d’ailleurs penser à quelques livres sortis dans les années 90, prophétisant un gigantesque cerveau fait d’hommes et de femmes connectés à Internet.
Il me semble que la philosophie a oublié un détail qui a son importance : l’observation concrète. Et de cette observation concrète l’on peut tirer déjà quelques enseignements quant aux nouvelles technologies ; les jeunes ne savent plus rien faire sans Google et Wikipedia. Que le réseau devienne innacessible et l’on se retrouve souvent face à des individus ayant perdu toute compétence.
L’être humain et, surtout, son cerveau, apprend par la rétroaction et a besoin de la mémoire pour, paradoxalement, savoir s’en affranchir. On le voit notamment des toutes les formes d’art : il est quasiment impossible de créer quelque chose de révolutionnaire sans être passé auparavant par l’apprentissage « classique », sans avoir fait le tour de ce qui existe.
Internet est un formidable outil, certainement autant révolutionnaire que l’imprimerie de Gutenberg, mais si cet outil ne sert pas à apprendre (ou à désapprendre) pour se retrouver sans connaissances face au monde, il risque plutôt d’entraîner l’humanité dans la sauvagerie, la dépendance à l’émotion et la perte de réflexion à long terme.