Commentaire de Jean-Paul Foscarvel
sur Les faces du capitalisme
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Il n’y a pas d’évolution, mais une constante répétition.
Dès que l’on se penche sur le cœur du système, son fonctionnement profond, les réflexes habituels ressortent.
On crie alors au bolchévick.
Pourtant, le texte est clair, il s’agit d’analyser les évolutions du système, ni plus, ni moins.
Une question se pose alors : pourquoi ceux qui défendent le système, plutôt qu’évoquer des arguments rationnels, en viennent à l’invective ?
Il y a d’abord un fond réel, l’échec du soviétisme, c’est-à-dire la victoire du libéralisme dans les années quatre-vingt-dix.
Une alternative a échoué, mais cette alternative n’en était pas vraiment, elle consistait à remplacer le capitaliste par l’apparatchik, le Conseil d’Administration par le parti. Il y a eu illusion de socialisme, notamment via l’usage du mot, mais la chose était autre chose.
Mais cet échec sert évidemment d’épouvantail à toute réflexion, à toute critique des fondements.
Il faut pourtant noter que pour un régime honni, la transition s’est faite en douceur. Mais cela n’est jamais noté.
La deuxième raison tient à une sorte de volonté plus ou moins consciente de cacher le but réel du système, qui n’est pas glorieux. Il ne s’agit ni d’instaurer la démocratie, ni encore moins de développer le bien être, ni même d’étendre le domaine de la liberté, mais ni plus ni moins d’enrichir une caste sur le dos de l’ensemble de la population. De faire en sorte que l’ensemble des humains ne travaillent plus pour eux -mêmes, ou leur développement, mais pour créer du profit, c’est-à-dire enrichir des rentiers. Il s’agit en fait d’un vaste système d’usurpation, sur lequel tient tout l’ensemble.
Il faut qu’alors un mythe s’installe, qui fasse croire que c’est la seule société possible, qu’il n’y en a pas d’autre, et que toute alternative finit par un échec, un fiasco, ou pire un totalitarisme.
Cela permet de tuer la réflexion et de dormir tranquille.
Mais je crois que la crise actuelle devrait contribuer à certains d’ouvrir les yeux. Nous sommes probablement en phase de fin des démocraties occidentales telles que nous les avons connues jusqu’ici. Et le spectre du communisme n’y changera rien.