Commentaire de Fergus
sur Démocratie antique et démocratie moderne
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
Bonjour, Diktacratie.
Article intéressant mais qui relaie - c’est dans l’air du temps - le fantasme d’un retour possible d’une forme de démocratie à l’athénienne. Car c’est bien de fantasme qu’il s’agit.
Même à un niveau local la démocratie directe à la grecque est utopique dans la société moderne où, contrairement à l’Antiquité qui fonctionnait sur quelques lois et règles, les maires doivent faire face à une multitude de textes complexes dont beaucoup d’édiles sont incapables de venir à bout sans l’aide la préfecture quand ils rendent pas carrément leur écharpe.
Encore ne parle-t-on là que des maires et pas des élus nationaux, confrontés à un univers législatif extrêmement complexe car régi par près de 100 000 textes de référence. Il est intéressant à cet égard d’observer la Suisse où les Landsgemeinde (assemblées populaires) ont longtemps pris à main levée les décisions qui s’appliquaient à tous avant de devenir des réunions folkloriques puis de disparaître, phagocytées par la complexification des textes en interaction avec les autres villages et a fortiori les autres cantons.
Il n’est pas inutile de rêver, certes, mais encore faut-il ne pas s’engager dans une voie de garage. C’est pourquoi à la démocratie grecque, je préfère conserver le système actuel en lui imposant le contrôle des citoyens sous la forme de jurys populaires tirés au sort et amenés chaque année à entendre les élus de manière publique et à leur demander des comptes sur le non-respect éventuel des engagements, leur travail donnant lieu à un compte-rendu publié dans la presse au niveau adéquat. Cela fonctionne déjà dans des collectivités locales du nord de l’Allemagne, et cest à mon avis vers cela que nous devons tendre.