Commentaire de Pierre-Marie Baty
sur Facebook, cette saloperie !


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Pierre-Marie Baty 30 septembre 2012 14:42

De la même manière que le business model d’une chaîne de télévision privée est, en abreuvant le téléspectateur d’émissions anxiogènes ou soporifiques, de vendre du temps de cerveau disponible à des annonceurs publicitaires, le business model de Facebook est de vendre des prospects en état de manque à des annonceurs publicitaires.

Car les revenus publicitaires ne sont pas payés en fonction du taux d’affichage mais en fonction du taux de conversion, c’est-à-dire en fonction du nombre d’affichages qui se transforment en acte d’achat. Si Facebook veut donc être payé, il faut non seulement qu’il impose de la publicité à ses visiteurs, mais qu’en plus ces visiteurs y soient suffisamment préparés pour que cette publicité se transforme en acte d’achat. D’où les modèles de fonctionnement de Facebook, visant à susciter le manque : mise en scène de sa vie (fausseté qui conduit au remords), et comparaison déceptive avec celle d’autrui (idéalisation qui conduit au manque).

Ne croyez pas que les innovations de Facebook, ainsi que la manière dont ce réseau social fonctionne, soit issu d’une simple coïncidence. Facebook paye des gens pour aboutir à ces modèles. Il y a les techniciens et les programmeurs Facebook, qui implémentent les idées que des cabinets de psychologues ont choisies pour eux, et nombre d’entre eux ne se doute même pas de l’effet recherché, de la même manière que les présentateurs d’une série télé ont du mal à concevoir que si leur émission est si lamentablement soporifique et est maintenue à ce niveau, bien souvent malgré leur initiative pour le réhausser, c’est à dessein.

Ce n’est pas de la paranoïa, c’est simplement ainsi que cela fonctionne.


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