Commentaire de Jean-Louis CHARPAL
sur Grève Générale Illimitée - 14 novembre 2012


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Jean-Louis CHARPAL 11 octobre 2012 18:04

Est ce une « idée en l’air », un sympathique fantasme, un peu utopique mais qui finalement peut devenir réalité, ou un mot d’ordre officiel ?

Dans l’absolu, j’ai toujours pensé, en tant que simple citoyen de base, que l’ultra libéralisme mondialisé, ce système totalitaire, pouvait mordre la poussière, car les peuples disposent de « l’arme atomique » : grève générale illimitée des travailleurs (quelque soient leurs grades et qualifications) assortie d’une grève de la consommation (hors produits de nécessité).

Mais pour cela encore faut-il que cette grève soit effectivement générale, et dans un nombre suffisamment grand de pays.

Il est exact qu’il y a longtemps qu’aurait pu avoir lieu un tel mouvement simultanément en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie et que les « maîtres » du monde, cette Internationale des accumulateurs de fric, qui dirigent l’économie de la planète, doivent bien rire dans leur barbe en se disant qu’ils sont vraiment très patients et bien gentils, tous ces gens qu’ils exploitent et esclavagisent !

Par contre je ne suis pas d’ accord d’exclure par principe tous les partis politiques.

Des partis politiques vraiment progressistes, bien sûr en dehors des droites dures et des gauches molles ultra libérales, donc indécrottables, existent et se sont débarrassés de la dictature des marchés.

En Amérique Latine, l’ Argentine, l’Equateur, la Bolivie, le Venezuela (quoi qu’en dise une propagande scandaleuse des médias pourris), mais aussi l’Islande, ont réalisé d’énormes progrès et ont liquidé leurs problèmes de dettes bidons, en refusant tout simplement d’en payer la plus grande partie.

Non seulement ils ne leur est rien arrivé, mais ils s’en portent très bien.

Pour moi, le rôle à jouer par les peuples à la base et celui des partis réellement progressistes, ce n’est pas « fromage ou dessert » mais « fromage ET dessert ».

L’un n’empêche pas l’autre.

Un exemple : sous le Front populaire en 1936, arrive au pouvoir une gauche plurielle comprenant des radicaux, des socialistes et soutenue aussi par le PCF. Son programme est « gentillet » sans plus.

Aussitôt les élections gagnées par la gauche, grève effectivement générale, usines occupées.Résultat , trois mois après : semaine de 40 heures, congés payés, délégués du personnel dans les entreprises.

Il n’y pas eu d’exclusion par le peuple des partis de gauche. Ils ne leur ont pas dit : on ne veut pas entendre parler de vous. Ils ont dit au contraire : nous savons ce que nous voulons, maintenant faites le ! Votez tout se suite les lois qui conviennent. Et c’est ce qui a été fait.

C’est positif que tout le monde croise les bras, mais il est nécessaire ensuite que le relais soit pris par des hommes politiques. Un pays ne peut rester indéfiniment sans Gouvernement, fût-il anarchiste ou anarcho syndicaliste. Il faut bien prendre des décisions et faire des choix.

En Grèce, le parti vraiment de gauche, Syrisa, était tout à fait en mesure de faire ce qu’ont fait les pays d’Amérique Latine précités et de sortir le pays de l’ornière.

 Il aurait dû arriver au pouvoir. Mais la dictature médiatique a frappé ! Elle a fait peur aux gens : si vous votez Syrisa, votre pays sortira de l’euro et pour vous ce sera la fin du monde !

C’était complètement faux, puisque Syrisa ne voulait pas du tout sortir de l’euro et qu’il est impossible d’ exclure un pays de l’Europe et de l’Euro ! Syrisa voulait tout simplement faire défaut, comme l’Islande, l’ Argentine, l’Equateur etc... sur une grande partie de la dette illégitime due aux banksters.

Malheureusement les grecs ont commis cette énorme bourde d’avoir cru les médias vendus et sont tombés encore plus bas.

Tout cela pour dire qu’il ne faut pas considérer que la politique, en elle même, « c’est mal ».

Tous les hommes politiques ne sont pas des ennemis du peuple, même si l’immense majorité d’entre eux actuellement, partout dans le monde en fait partie.

Donc, oui à une grève générale illimitée dans le plus grand nombre de pays possibles.

 Mais les pays qui disposent d’une vraie formation progressiste, gagneront du temps et bénéficieront d’une avantage comparatif incontestable !

 


Voir ce commentaire dans son contexte