Commentaire de Antoine
sur Les grands concertos pour basson


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Antoine 17 octobre 2012 00:38

 Fergus, après un match pas trop désespérant pour une fois, je découvre votre article qui nous change des grincements habituels sur AV. Je passe sur votre bien trop rapide survol du vingtième siècle qui a vu la naissance, et de loin, du plus grand nombre de concertos pour basson.
 Par contre, j’ai vu votre interrogation sur les bassons allemands et français : la différence a des raisons historiques. Jusqu’à la moitié du dix-neuvième, le basson présentait des inégalités sonores et des inexactitudes d’intonation ainsi que des problèmes mécaniques. A cette époque, les allemands l’ont profondément remanié pour en faire un instrument nouveau à 21 cléfs. Côté français, on a fait plutôt dans la simple amélioration, notamment en y ajoutant un système d’anneaux mobiles avec 22 cléfs. D’autres ont tenté d’adapter le système Boehm, mais sans lendemain. Le résultat : le basson français, amélioration du système ancien, a conservé une coloration baroque tandis que le basson allemand possède un son plus rond qui se fond davantage dans l’orchestre, ce qui correspond d’ailleurs aux conceptions de Wagner. Si beaucoup auront du mal à faire la distinction à l’oreille, ceux qui n’auront aucune difficulté à faire la différence, ce sont les instrumentistes car la technique de jeu n’ont rien à voir. Cette opposition explique d’ailleurs pourquoi le basson français est en perte de vitesse : les apprentis bassonistes s’orientent vers le basson allemand car ce dernier domine dans les orchestres, hors chez nous, et donc pour trouver plus facilement du boulot...
 On pourrait aussi parler du contrebasson qui a une histoire encore plus mouvementée !


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