Commentaire de baska
sur L'agonie des cités
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
Je rejoins Mascarille sur le constat légèrement biaisé que vous dressez de la banlieue. Pourquoi reprenez-vous à votre compte les personnages patibulaires, que vous nommez les « fous d’Allah », qui comme chacun le sait sont une construction politico-médiatique ? cette récupération du discours effrayant sur les « fous d’Allah » a-t-elle pour but de présenter la population banlieusarde de confession musulmane comme des dominants et non comme des victimes ?
En attribuant une influence aussi énorme que pernicieuse à une population invisible socialement, au bas de l’échelle, stigmatisée continuellement, livrée à la vindicte publique, vous agissez comme ces semeurs de haine qui veulent nous imposer l’évidence d’un « problème musulman » pour mieux cacher les ravages de la finance prédatrice tenue par qui l’on sait.
Concernant le prétendu « bon vieux temps » où la violence était inexistante, ce paradis perdu n’a jamais existé. Ce passé où il faisait bon vivre, tranquille, contrastant avec la société actuelle qui serait plus violente n’a pas non plus existé. Je vous rejoins sur la condamnation du processus de ghettoïsation et l’abandon de tout un pan du territoire national par le pouvoir politique mais je m’inscris en faux contre cette violence qui serait nouvelle. De tout temps, on a été préoccupé par la violence juvénile en France. En région parisienne, pour ne parler que ce qui nous intéresse ici, de bandes semaient la terreur déjà à la fin du 19e siècle et au tout début du 20e siècle. La presse populaire de l’époque a trouvé un nom à ces bandes connues pour leur violence sans mobile et leur dangerosité néfaste : les « apaches ». Bien plus tard, dans les années 50/60, apparaissent dans le paysage les fameux « blousons noirs » qui étaient autant dangereux que les apaches. Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous invite à lire le livre de Mucchielli « l’invention de la violence », plus particulièrement le chapitre intutilé « l’amnésie collective ». C’est très intructif !