Commentaire de JeQuestionneDoncJeSuis
sur Depuis 25 ans, la création française s'est éteinte. Un nouveau monde est-il possible ?


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JeQuestionneDoncJeSuis JeQuestionneDoncJeSuis 9 novembre 2012 22:02

Je vous sauré gré de pardonner cette réaction fort tardive ; du haut de mes quelques années, dans le gouffre insondable de mon ignorance, j’aimerais toutefois faire part d’un avis pour, je le souhaite, enrichir la discussion. Vous me passerez les quelques fautes que je pourrai avoir commises, et mon verbe peu... rigoureux et pauvre en concepts.

Il est bien évident que nul ne peut s’arroger le droit de juger « par délégation », c’est-à-dire, sans la connaissance de l’objet dont il s’agit d’évaluer la valeur. A ce titre, chacun doit se pencher de la façon la plus naïve et vierge qui soit sur le produit de la création humaine, afin de livrer un jugement critique et rationnel, c’est-à-dire fondé sur... les lumières que l’Esprit peut jeter sur le Monde. Ici, on achoppe sur un problème ; car quiconque est en mesure de constater que, bien que n’ayant pas lu l’oeuvre de tel ou tel auteur, n’ayant pas prêté oreille à la musique de tel ou tel compositeur, nous réalisons que nous sommes déjà influencés, car, comme chacun sait, nous sommes continûment noyés sous l’information. Notre raison, notre conscience, est devancée par celle-ci.

Et puisqu’on en parle, de ce flux sans reflux inexorable, parlons de son corollaire dans le monde plus... pachydermique -quoi que...- de la création, dans la publication, vous me comprenez.

Fort de mon expérience... famélique, je puis affirmer que l’on se trouve rapidement confronté à ces myriades d’auteurs prétendûment érudits, qui nous livrent un regard prétendûment neuf sur un monde... prétendûment dévasté... Ces « prétendûment » ne témoignent d’aucune ironie, attendu que celle-ci implique le jugement et donc, « la connaissance de l’objet and so on... » mais bien d’une simple prise de distance préventive.

Selon une connaissance -homme érudit s’il en est, et d’une modestie, d’un désintéressement inaltérables, ce qui n’est hélas pas le cas de tous les hommes dont on dit qu’ils ne sont pas des moitiés d’imbéciles-, l’Occident n’a connu, grosso modo, qu’un nombre désespérément restreint de philosophes, au sens le plus noble du terme ; c’est-à-dire, de penseurs qui « firent système », dont le déploiement intellectuel ébranla l’Homme dans sa vision du monde et de lui-même, irréversiblement.

Mais trêve de péroraisons. Les trames de mes pensées se sont entremêlées et rien n’y est plus intelligible. J’en viens précipitamment à la conclusion ; toute oeuvre, aussi médiocre soit-elle, devrait pouvoir être lue, ne serait-ce que pour repousser les bornes de la définition qui accompagne le mot « médiocrité » ; cependant, on est bien vite enseveli sous une tâche qui paraît insurmontable, eu égard au nombre d’ouvrages publiés... C’est pour cela qu’avant de se lancer orgueilleusement dans la lecture d’un précis amphigourique, ne faut-il pas s’être abreuvé aux véritables sources, celles d’où sourd l’authentique liqueur de la pensée, ces rares oasis qui émaillent les sables des siècles ?

En clair, lisons Aristote, Platon, Descartes, Rousseau, Hegel, Heidegger... avant de découvrir ceux qui ne sont peut-être, en réalité, que de vains rhéteurs, qui, en lieu et place du majestueux autel consacré à la Vérité, ont dressé celui de leur propre culte.


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