Commentaire de Corinne Colas
sur Les casaques de la honte


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Corinne Colas Corinne Colas 15 novembre 2012 16:55
Pour comprendre mon petit bout de phrase : « c’est tout simplement qu’ils adorent nous reluquer »,  un joli smiley humoristique à la suite, vous aurait sans doute permis de conclure à une boutade... Mais bon, je ne savais pas que c’était nécessaire. Mille pardons... si de bonne foi, vous l’avez pris au premier degré.

Cependant quand vous laissez entendre que je pense que « tous les médecins sont des pervers », là je vous propose d’acheter des lunettes si vous n’avez pas lu le mot « certains ». 

Tous les médecins ne sont pas des pervers comme tous les prêtres ou tous les enseignants ne sont pas des pédophiles non plus, fort heureusement. 

Quant à moi, j’ai bien fait attention à employer plutôt le terme « voyeurisme » pour qualifier certaines situations très précises (l’une mériterait pourtant un superlatif qui vous choquerait) et en effet, je ne pense pas être la seule à les avoir subi. Cela ne doit pas empêcher les femmes de se faire soigner (merci pour les majuscules, vous savez que cela veut dire que vous hurlez !). Nous ne sommes pas assez idiotes pour conclure à des généralités pour cause d’expériences isolées difficiles... 

Toutefois à vous lire, la perversité serait impossible dans certaines professions sous prétexte qu’on se déshabille en toute confiance à l’hôpital ou dans un cabinet. 

Faut croire que c’est un sujet tabou ! 
 
« la tenue en vigueur est encore celle qui véhicule le moins de microbes »... Non seulement, je ne parlais pas d’opération mais en plus je soulignais un autre problème : quand on est patiente, comment évaluer par exemple la légitimité d’une demande ? Nous n’avons aucun outil pour douter... et nous ne voulons surtout pas douter.

Nous avons bien souvent l’occasion de nous mettre à poil et c’est toujours sans arrière-pensée de notre part puisque « le médical » l’exige, c’est pour notre bien. L’on pense d’ailleurs aux centaines de corps qui défilent et l’on imagine l’overdose, l’indifférence. Le contexte est rassurant, déconnecté de tout danger. 

Il est donc inscrit dans le marbre que notre corps n’est qu’un corps à soigner et non à désirer mais il nous arrive de découvrir le contraire parfois. Et je ne parle pas de la drague par les toubibs durant l’exercice de leur profession. Elle peut être pressante mais a le mérite d’être claire, dans un contexte dénué de « perversité » justement. Cela peut être flatteur ou agaçant mais pas plus que d’habitude. 

Le grand méchant loup déguisé en blouse blanche, c’est tout autre chose. Cela entraîne le même sentiment, le même dégoût que lorsque vous découvrez qu’il y avait un type proche de l’apoplexie, derrière le rideau de la cabine d’essayage d’un magasin tandis que vous pensiez essayer des fringues en toute tranquilité.

Ne venez donc pas nous baratiner avec la « honte du corps »... Ce que j’évoque n’a strictement rien à voir et là pas besoin d’un dessin, les femmes comprendront... (et sans doute aussi quelques hommes).

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