Commentaire de Sylvain Reboul
sur « Faut-il brûler le modèle social français ? »


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 25 mars 2006 09:54

Excellente analyse phénoménologique et critique de la mythologie de « l’esprit français » qui n’est autre que celle de l’élite dont tout l’effort est de préserver son pré-carré auto-valorisant et le pouvoir d’influence, proprement clérical quand il n’est pas aussi hiérarchique et formel (sanctionnant les écarts), ce qu’il est presque toujours peu ou prou, qu’elle y exerce.

Son universalisme de façade lui interdit de se confronter, sur la question des services publics, avec les expériences des autres, dès lors qu’elle fait de ceux-ci la propriété exclusive de l’appareil d’état centralisé à la française dont ils sont les fonctionnaires appointés et qui leur confère leur pouvoir incontestable. Cet universalisme particulier prétend alors s’imposer en modèle valant pour tous les autres et voit dans les expériences étrangères autant de dévoiements aux principes de la République dont l’élite universaliste franco-française s’arroge de monopole de la juste définition. C’est très exactement une des raisons principale de la victoire du non au référendum sur le TCE qui d’abord été un non à la défonctionarisation des services publics.

Derrière cet universalisme républicain mythique singulier il faut voir la volonté impériale d’imposer aux autres nos propres codes juridiques et politiques. Derrière la République Française il faut toujours percevoir l’empire napoléonnien imposant à toute l’Europe le code du même nom (« la Raison à cheval » disait Hegel en parlant de Napoléon).

Le rasoir philosophique.


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