Commentaire de Connolly
sur Ecosocialisme en France, l'An I


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Connolly 7 décembre 2012 00:05

« On a toujours le choix, et on fait de mauvais choix quand on se trompe à propos leurs conséquences ».

Non, car, en l’occurrence, d’une part le vers (la « décadence ») était déjà dans le fruit et, d’autre part, le mauvais choix, si mauvais choix il y eut, fut fait antérieurement à ce moment, c’est-à-dire lorsque les vertus guerrières furent sacrifiées sur l’autel du processus d’« embourgeoisement », à l’origine de la dite décadence.

« Ce n’est pas tant qu’ils n’en étaient plus capables, mais surtout qu’ils n’en avaient plue envie. C’est pour cela qu’on parle de décadence. »

Cette « décadence » était le fait d’un « embourgeoisement » généré par l’enrichissement issu des conquêtes, le tout se faisant au détriment des « vertus » guerrières propres aux romains, sans lesquelles leur empire n’aurait jamais existé. Une fois la décadence bien avancée il leur était de toute façon impossible de faire marche arrière. D’où l’absence de choix justement, car ainsi en allait-il de la survie de l’Empire.

A propos d’empire justement, s’il est bien une constante avérée par les faits c’est que tous ont fini par disparaître. Ce qui renvoie à la question suivante : l’Empire romain n’était-il pas de toute façon condamné à péricliter ?

« Il y a toujours une partie des allochtones, qui s’intègrent et même qui s’assimilent. Fondamentalement, c’est une question de nombres et lorsqu’ils sont importants, la majorité préfère reconstituer son cadre culturelle dans le nouveau cadre géographique. »

Cette intégration a été voulu dès le départ par Rome – c’est-à-dire bien avant que la menace barbare ne devînt réelle. Maintes cités de l’Empire ont ainsi jouis d’une certaine autonomie, par laquelle ils ont pu continuer à vivre suivant leur mode culturel.

« Et cela pose la question de la loyauté des populations immigrées et issues de l’imnmigration. Cette question se repose avec beaucoup d’acuité aujourd’hui, même si personne n’ose la soulever. Personnellement, je me suis toujours demandé si elle n’était pas, pour une part, dans l’abandon du service national. »

Vous ne m’avez pas bien lu : tous ne se sont pas alliés aux barbares germaniques ou asiatiques qui ont provoqué la chute l’Empire. Ce qui rend caduque votre comparaison.

« C’est votre avis, je ne le partage pas pour cette raison toute simple que la nature humaine n’évolue pratiquement pas, en-dehors de changements superficiels et momentanés. Ce que note Oswald Spengler « Du peu que nous pouvons connaître des événements du futur, une chose est certaine : les forces du mouvement de l’avenir ne seront rien d’autre que celles du passé : la volonté du plus fort, les instincts vitaux, la race, la volonté de posséder, et le pouvoir. » s’applique à toutes les époques. Tout comme l’adage qui veut que les mêmes causes provoquent les mêmes effets. »

Venant d’un admirateur du fascisme mussolinien, protagoniste du mouvement connu comme la « Révolution conservatrice », elle-même l’une des sources d’inspiration du national-socialisme d’Hitler, il ne faut guère s’étonner - vous comprendrez donc volontiers que je ne fasse pas mienne sa perception des choses. Sauf que la vision pessimiste (ou cynique ?) de Spengler (qui n’avait pas la science infuse, comme personne en ce bas monde) est réductrice au sens où l’histoire a montré que la nature et l’existence humaine ne se réduisaient pas à ces aspects-là.

Par ailleurs, que vous citiez Spengler pour étayer votre propos passe encore, mais que vous vous cachiez derrière un adage - et notamment celui-ci qui relève du déterminisme le plus grossier - ternit à mon sens le sérieux de votre démonstration. D’une part, parce qu’en l’occurrence, les causes et partant les effets ne sont pas les mêmes ; d’autre part, parce qu’un adage n’est nullement parole d’évangile et enfin, parce que tout adage peut être contredit par un autre, en l’occurrence entre autres par « comparaison n’est pas raison ». ou « d’autres temps d’autres moeurs ».

« Je vous invite à vous informer sur les dépenses pharaoniques qui ont été consenties, et pas seulement pour l’Expo ’98, les J.O. de 2004, l’aéroport de Ciudad Real et le Musée Guggenheim de Bilbao... »

Un peu facile de juger après coup.

D’une part, tous les pays, quelque soit leur degré de développement, ont aspiré à organiser un grand événement sportif ou culturelle afin de bénéficier par la suite de retombées substantielles destinées à contribuer à la prospérité générale. Ce qui signifie que ces dépenses pharaoniques furent consenties dans ces pays en vue d’un retour sur investissement et ne furent donc nullement le fait de caprices ou de fantaisies visant uniquement à amuser la galerie.

D’autre part, nul besoin d’investir des sommes pharaoniques pour tel ou tel projet pour revenir à la case départ du marase ; j’en veux pour preuve la République d’Irlande - qu’étrangement vous ne mentionnez pas - : bien que celle-ci n’ait pourtant pas dépensé de manière « indécente » (à l’aulne de vos propres critères) se montrant même plutôt « bonne élève » (si j’ose dire), elle n’en a pas moins été frappé de plein fouet par la crise...

Conclusion : comme je l’ai dit précédemment, la crise est la principale responsable du marasme dans lequel se trouvent aujourd’hui les pays évoqués.

« Parce que l’argent a été, en grande partie, dilapidé à d’autres fins ! »

A d’autres fins ? Non justement puisque les dépenses avait pour finalité un retour sur investissement substantiel (voir mon commentaire plus haut)

« Ca ne remplace pas les bulletins de vote »

Je ne dis pas le contraire !

« et ça n’incite pas à la complaisance pour les gens du tiers monde. »

Vous concernant c’est certain ! Sauf qu’il ne faudrait pas prendre votre cas (et celui de vos camarades du FN) pour une généralité. Le score a priori excellent de votre candidate aux présidentiels ne doit pas faire oublier qu’en définitive 82 % des citoyens qui se sont déplacés aux urnes (rapporté à l’ensemble de l’électorat cela avoisine les 90%) ne lui ont pas accordé leur suffrage (soit une écrasante majorité) et partant n’adhèrent pas à ses desseins.


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