Commentaire de Connolly
sur Quand Staline planifiait la Grande famine d'Ukraine
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Pour ce qui est de la notion d’« Homme nouveau », si certains courant socialistes l’ont adopté, ce n’est pas le cas de tous, loin s’en faut. Dans votre diatribe, vous semblez amalgamer tous les courants socialistes. Même si tous reposent sur un socle de valeurs communes (comme tout courant de pensée, temporel comme spirituel, christianisme inclus), des nuances de taille existent néanmoins. C’est un peu comme de dire que tous les musulmans sont islamistes ou que tous les chrétiens sont intégristes, que tous les nationalistes de droite (comme vous) sont fascistes. Ne saviez-vous donc pas que nul courant de pensée, nulle idéologie ou doctrine, temporelle comme spirituelle, n’est à l’abri d’un détournement pervers du fait de ses éléments les plus dogmatiques, à commencer par le républicanisme, dont nous nous réclamons tous plus ou moins en France, aux applications sporadiquement liberticides, voire mortifères (terreur jacobines, crimes de masse du directoire, crimes à caractère colonial ou social..., perpétrés aux noms des idéaux républicains inspirés des Lumière) ?
Ainsi en est-il du socialisme traversé par de multiples courants, eux-mêmes subdivisés (pour aller très vite) pour chacun en 3 principales tendances : les modérés, les radicaux (près aux compromis), les extrémistes (écartant tout compromis).
Pour revenir à la notion d’« Homme nouveau », elle fut adoptée par les courants les plus extrémistes du socialisme (qui, je rappelle, est un terme générique), et notamment par les diverses obédiences issus du marxisme-léninisme - qui n’est qu’une lecture particulière du marxisme, lui-même étant une lecture particulière du socialisme. Ils l’ont adopté parce qu’ils partaient du postulat (inspiré de Rousseau) que l’Homme naissait naturellement « bon » et « généreux » mais était corrompu par un environnement qui le rendait « mauvais ». Or tous les socialistes n’adhèrent pas (ou n’ont pas adhéré) à ce postulat. Pour ma part (et pour bien d’autres), on naît ni bon ni mauvais, mais on le devient car ce sont les circonstances et l’environnement qui, en grande partie, fabriquent l’Homme. La nuance est fondamentale... la question étant : non pas comment faire pour éradiquer les « défauts » humains (ce qui aboutit à coup sûr à la mise en place d’une dictature, temporelle comme spirituelle), mais comment faire pour esquiver toute exacerbation des « défauts » sus-mentionnés ?
C’est pourquoi, pour ma part, je n’aspire nullement à édifier la "Cité idéale", qui est au fond le propre de toutes volontés autoritaires ou totalitaires, quelle soit de gauche, de droite, communiste, nationaliste, libéral, conservatrice, chrétienne, musulmane...