Commentaire de
sur La Chine fait des affaires, pas de l'humanitaire !


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(---.---.38.189) 10 février 2007 12:48

Gouverner un peuple d’aujourd’hui 1,3 milliards d’habitants, dont + de 60% sont dans un état pitoyable de sous développement, encore meurtris par les séquelles de l’histoire récente de la guerre sino japonaise et de la révolution culturelle ; le mener résolument, en moins d’un demi siècle, vers une révolution économique salvatrice évitant l’implosion sociale globalement meurtrière, et suscitant la convoitise des pays développés, relève de la gageure et devrait être salué comme un exploit. Un chef d’oeuvre de stratégie.

Naturellement, les méthodes gouvernant la réalisation d’un tel exploit ne sont pas très compatibles avec l’humanitarisme ou la repentance.

Pour éviter que des millions périssent, et d’autres millions agonisent dans le dénuement, fallait il instaurer une stricte discipline collective ( dont nous Français avons perdu le sens et même la notion du terme depuis 40 ans) capable de donner une direction commune à plus d’un milliard d’habitants.

Le dogme communiste à servi de ciment à l’unification sociale autour de l’effort national de reconstruction, et le capitalisme de levier à l’ascension de la RPC vers les sommets de l’économie planétaire, pour le « bien commun » futur du peuple Chinois.

La stratégie continue et consensuelle des dirigeants de la RPC semble avoir été la suivante :

1/ Un leadership déterminé, clairvoyant, craint et respecté qui établit des plans audacieux de réformes et les met en oeuvre sans tolérer d’obstacle ni de retard dans leur exécution

2/ Une discipline nationale non transgressible qui combine harmonieusement « autoritarisme » au plan politique et social et « libéralisme sous contrôle » au plan économique

3/ Au niveau du peuple, une formidable ambition servie par une immense motivation.

Motivation à la réussite sociale par le travail. Un acharnement au travail et à la performance.

La fierté de s’enrichir ; le « culte du Dieu argent » et de la réussite sociale dont on est fier d’exhiber les signes extérieurs.

Le sens de la famille élargie dont la protection est un devoir sacré.

L’indéfectible respect des coutumes et traditions (que la révolution culturelle n’a pas réussi à éradiquer )

4/ la stricte application du principe de préférence nationale renforcé par l’interdiction d’une quelconque immigration de peuplement ou même de travail.

A part les touristes, les seuls visiteurs ou résidents temporairement admis étant ceux qui peuvent pourvoir aux transferts technologiques et/ou de savoir faire dont l’Etat a besoin, ainsi qu’à l’implantation de capital (usines, chaines de montage, manufactures etc)

5/ L’ouverture aux importations de produits à valeur ajoutée et capitaux, mais à condition que celles-ci soient utiles à l’économie , à la stratégie d’échange et d’implantation, à l’accession des nationaux à la technologie de fabrication, et que la balance globale demeure positive en faveur des exportations. (Comme le rapporte The Economist, la Chine a dépassé le seuil de mille milliards de dollars de réserves de change, qui grossit chaque mois de 16 milliards de dollars.)

6/ Le développement prioritaire de la recherche, de l’apprentissage des technologies de pointe et de l’industrie comme sources d’emplois, de modération des importations et de nouveau marchés à l’exportation.

Mais ce, sans négliger les marchés financiers, dont Hong Kong et Shanghai sont des protagonistes.

7/ L’encouragement, mais sélectif et tactiquement régulé, de l’Etat à l’expatriation et l’implantation Chinoise extérieure, en direction des pays stratégiquement dignes d’intérêt économiquement (pétrole, gisements de minerais, technologie, savoir faire...etc ), ou militairement.

Il apparait que le continent Africain, réservoir de richesses naturelles, de marchés publics, de consommation de produits chinois bon marché distribués par la diaspora, et de produits financiers générés par les intérêts des prêts, soit devenu pour la RPC un axe privilégié de développement extérieur...pour débuter.....

Ces implantations se font généralement de concert avec la mise en œuvre par des entreprises de RPC de grands travaux publics exécutés de manière magistrale et dans des délais record et la ratification de programmes alléchants de coopération bilatérale.

Les implantations d’émigrants Chinois sont généralement tout à fait réussies du fait de la grande adaptabilité et de la flexibilité qui les caractérisent et dont les talents en matière de négoce, l’implication au travail, la courtoisie, la discrétion sont partout salués.

S’implantant au coeur même de la population locale et vivant comme elle, modestement, ils apprennent les dialectes utiles et se chargent brillament de commercialiser les produits exportés par leur pays. Produits à faibles valeurs ajoutées certes, mais en adéquation au pouvoir d’achat local, donc accessible au plus grand nombre.

De leur côté, les entreprises Chinoises attributaires de marchés publics dans la construction, débarquent avec leurs équipes d’ouvriers Chinois, construisent leurs campements près du chantier et réalisent le projet dans des délais records, en faisant travailler les équipes en roulement de fois 8, c’est à dire nuit et jour, 24 h sur 24, sans notion de jours fériés.

Normal que les Africains regardent ces partenaires avec respect, d’autant plus que leur prix sont souvent sans concurrence....

Méthode efficace, s’il en est. La réunion de tout un peuple autour d’une idéologie commune, alliée à l’ambition et à la motivation globales, sont de puissants ciments de la cohésion encore renforcée, consolidée par la fierté de la réussite collective et l’accession progressive au bien vivre.

Cet objectif de réussite collective visant à positionner la RPC au rang de leader mondial est, une fois encore, un objectif de survie nationale.

La RPC affronte à l’intérieur, la pression d’une population, gigantesque en nombre d’habitants dont la majeure partie lutte encore pour sa subsistance, agitée par des tentatives de mouvements migratoires de la pauvreté des campagnes vers les villes, où une telle installation créerait des foyers incontrolables de révolte sociale.

Dès lors, il n’y a qu’une alternative, la victoire économique ou l’implosion sociale meurtrière. La victoire semble être au bout de la stratégie et des choix planifiés.

Il fallait juste que la RPC se donne un peu de temps, le temps de réussir.

Elle le fait en contenant la progression de la natalité ainsi que par la maîtrise ( autant que faire se peut)des flux migratoires intérieurs pour mieux contrôler la population, par le barrage à l’immigration et par la répression des mouvements de révolte ou de dissidence qui surgissent de temps à autre.

Humanitarisme ? Certes non.


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