Commentaire de christophe
sur Vingt-cinq ans après sa mort, Brassens reste écouté ; un paradoxe ?
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Quel triste article que cette revue des textes de Brassens pris au premier degré, pour ne pas dire au degré zéro !
Brassens est ainsi réduit à quelques phrases empruntées à ses chansons, sans même expliquer qui il était, sans même évoquer ou laisser entrevoir l’humanisme de son oeuvre et de sa personne, comme si sa vie pouvait se réduire à quelques phrases piochées ça et là, parmi lesquelles l’auteur de cet article ne prend aucun soin de discerner la réalité de la fiction, le côté effectivement autobiographique du bon mot ou de l’image drôle.
S’il y a leurre et vision manichéenne, ce n’est que dans l’esprit de M. Villach, car il parle d’ « Hécatombe » sans évoquer « L’épave » (Moi, dont le cri de guerre fut toujours : Mort aux vaches ! Plus une seule fois je n’ai pu le brailler. J’essaye bien encor, mais ma langue honteuse Retombe lourdement dans ma bouche pâteuse).
Il parle encore d’inversion des valeurs sans évoquer « La messe au pendu » (Mais ces hommes d’Église, hélas ! Ne sont pas tous des dégueulasses, Témoin le curé de chez nous)
Ce n’est pas honnête de vouloir imposer un point de vue et de fonder une analyse sur des bases incomplètes.
Si on aime Brassens, 25 ans après sa disparition, toutes générations confondues, c’est justement parce que son oeuvre est humaine, qu’il sait voir les valeurs des gens, avec parfois les contradictions que cela implique ; c’est parce que ses textes sont merveilleusement bien écrits, avec une précision d’orfèvre, comme on peut lire souvent ; que ses mélodies sont simplement belles et toujours bien ajustées ; que l’accompagnement est sobre et qu’il laisse la place au texte, contrairement à ce qu’on entend partout ailleurs (ou presque), dans un monde où, aujourd’hui, seule compte la forme, et peu importe le fond. On l’aime parce que c’est un esprit unique, un extra-terrestre, un Einstein de la chanson... et cela est intemporel.
Pour finir, je voudrais répondre à « ohlala » : oui Môssieur, la musique de Brassens est très proche du jazz. La plupart de ses accompagnements sont swinguées, et sa façon de chanter en décalage sur certaines chansons est empruntée aux chanteurs de blues du début du XXème siècle. C’est un art extrêmement difficile, croyez moi, en particulier si on s’accompagne soi-même. Si vous n’avez pas d’ « oreilles de lavabo », prenez le temps d’écouter « La chasse aux papillons », par exemple, pour vous en convaincre.