Commentaire de Lou Frisa
sur Mais où était (est) passé l'or de la Banque de France ?
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Bonjour,
C’est avec intérêt que j’ai lu votre article sur l’Or de la banque de France, dont je connaissais l’essentiel. Ancien commandant de l’Île d’Oléron bâtiment de la Marine Nationale,je vous apporte un petit complément.
L’Île d’Oléron, ayant une capacité de 584 couchettes et un volume de cales de 2400 m3, avait été désigné pour rapatrier en métropole les familles et des matériels dispersés et transporter vers l’Afrique du Nord et l’Afrique occidentale les troupes coloniales françaises.
L’Île d’Oléron appareille de Saint Nazaire le 12 septembre 1945 avec 348 passagers, fait escale à Casablanca du 15 au 17 septembre et arrive à Dakar le 22 septembre. . Au cours de cette escale, il embarque quelques 6000 caisses d’or (soit 400 tonnes environ). Il appareille de Dakar le 30 septembre (401 passagers) escorté par le DROGOU puis par le CDT BORY, fait escale à Casablanca du 5 au 6 octobre, à Alger le 8 octobre et à Marseille du 10 au 11 octobre. Il arrive en rade des Vignettes le 11 octobre en soirée et s’accoste dans la darse Missiessy le 12 octobre. Tout l’or est promptement débarqué en deux jours.
L’or était stocké à Kayès et j’ai découvert que cet or avait été gardé un temps par Marcel Bigeard qui avait été affecté en février 1942 au camp de Bandia près de Thiès au Sénégal, dans un régiment de tirailleurs sénégalais.
Il y a un excellent livre sur l’épopée maritime de cet or c’est « La bataille de l’or » par l’Amiral Lepotier .
Il faut savoir que la Marine Nationale s’est battu pour ne pas se faire voler cet or non pas que par les allemands mais aussi par nos alliés qui convoitaient sans scrupules ce pactole.
Arrivé au Canada, les marins ont appareillé de nuit pour éviter de se faire piquer l’or national et finalement l’or est parti au fort Desaix à Fort de France. .Je cite l’Amiral Lepotier
L’Emile Bertin, commandé par le capitaine de vaisseau Battet, était, en effet, arrivé à Halifax le 18 juin 1940... Vu la demande d’armistice faite par la France et constatant l’évolution des relations anglo-françaises qui en découlait, le commandant Battet avait cru bon de demander à l’amirauté française s’il devait y débarquer son chargement, ou attendre de nouvelles instructions.
La réponse était arrivée le 21 juin sous la forme « Ralliez Fort-de-France avec votre chargement précieux. Stop. Accusez réception. »
A ce moment l’amiral anglais commandant la base après plusieurs prétextes « cousus de fil blanc » lui avait avoué avoir reçu de Londres l’ordre d’empêcher l’appareillage des navires français. Aussitôt le commandant Battet avait rendu compte à l’amirauté française :
« Autorités navales anglaises me font savoir que, par ordre de leur gouvernement, elles s’opposeront par la force à mon départ. Stop. Ai informé ambassade de France à Washington et amiral Antilles. Stop. Je prends vos ordres pour sortir par la force. Stop. Chances de réussite une sur trois. »
Bien cordialement