Commentaire de Philippe VERGNES
sur La « novlangue » des psychopathes


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Philippe VERGNES 13 mai 2013 19:08

Bonjour bourrak,

Oui, effectivement !

Ha, les sophistes et la sophistique !

Vois ce qu’en dis le Pr Jacques BRUNSCHWIG, historien de la philosophie, philologue et traducteur français, auteur de la préface du livre d’André DORION considéré comme la meilleure traduction jamais produite à ce jour des « réfutations sophistiques » d’Aristote. Il n’exprime pas autre chose que ce que je dis lorsqu’il écrit en parlant des sophismes :

« … on relèverait l’impact philosophique de tous ces sophismes et paradoxes, en décrivant les théories dont l’élaboration a été suscitée, ou du moins favorisée, par leur prolifération. [...] La thérapeutique des sophismes n’a pas seulement, du reste, une grande portée philosophique. Il serait bien imprudent de dire qu’elle ne nous concerne pas, ou qu’elle ne nous concerne plus, en tant que nous sommes simplement des lecteurs, des auditeurs, des citoyens, des pôles de communication, bref les destinataires des innombrables messages en tous genres qui circulent dans notre société et dans le monde ; et il serait bien léger de penser que nous n’avons plus besoin, aujourd’hui, de reprendre à nouveaux frais cette thérapeutique. Beaucoup des types de sophismes analysés par Aristote, et à sa suite par une tradition d’analyse étonnamment stable, ont démontré qu’ils avaient eux-mêmes la vie dure beaucoup sont couramment exploités, consciemment ou non, dans les discours dont nous sommes abreuvés jour après jour[1] ».

A la différence du « novlangue », la langue de bois est une langue sophistique, vous avez bien raison de le préciser. Il ne m’a pas été possible de le faire dans cet article pour ne pas le surcharger, mais vous me donnez l’occasion d’apporter cette précision.

Merci pour votre intervention.


[1] Louis-André DORION, « Aristote, les réfutations sophistiques », presse de l’Université de Laval, 1995, préface de Jacques BRUNSCHWIG, p. III.


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