Commentaire de Philippe VERGNES
sur « Flatland » - Fantaisie en plusieurs dimensions


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Philippe VERGNES 28 mai 2013 09:18

Bonjour philouie,

Vous devez avoir bien peu d’estime de soi pour réduire mon message à ces deux litotes : « vous êtes trop con pour comprendre » et « dire que je suis trop bête », etc.

Ce n’est ici et à mon sens, pas une question d’intelligence, autrement je ne perdrais pas mon temps à vous répondre. Ne voyez-vous pas que tout n’est qu’une question de perspective et de changement de cadre ?

Vos référents sont figés aux prémisses aristotéliciennes qui impactent bien plus nos modes de pensée que ce que nous le soupçonnons (relire à cet effet les citations d’Edgar MORIN). En réalité et pour la plupart d’entre nous, nous l’ignorons même.

Pour que ce changement de cadre puisse s’opérer, il faut développer son imaginaire au point d’intégrer la multiplicité des réels « possibles ». Et comme entre la « chose » et « rien » c’est tout un Univers à plusieurs dimensions qui « existe », ce « réel » devient « impossible » à saisir par le concept d’où l’expression que Lacan employait aussi : « Le réel, c’est ce qu’on ne connaît pas ».

Assertion très bien exprimée également par l’axiome d’Alfred KORZYBSKI : « la carte n’est pas le territoire » qui transposé au langage donne : « le mot n’est pas la chose qu’il représente », etc. C’est tout une gymnastique de l’esprit à laquelle il faut se livrer pour sortir du cadre réducteur dans lequel on nous formate.

C’est cette « éducation », cette pensée simplifiante, qu’Edgar MORIN dénonce dans tous ses écrits et sa longue citation que je vous ai retranscrite ici est assez éloquente à ce sujet.

Tant que vous « bornerez » à circonscrire le « réel » aux deux choix possibles que vous avez énumérés, vous ne « verrez » pas la multitude de « réels » « possibles »… impossible à envisager lorsque l’on prend conscience de l’infinité de ses possibilités.

C’est là une différence fondamentale entre la pensée réductrice et disjonctive et la pensée libératrice et créative. L’une clive les individus et les rends prisonniers de leurs propres représentations, l’autre libère le mental de ses entraves et lui rend son libre arbitre.

Ce qui vous manque ce n’est pas de l’intelligence, c’est la volonté de développer son imaginaire. Et pour se faire, c’est assez simple en fait bien que nous sommes nombreux à nous en faire toute une montagne. Le bouddhisme résume très bien cela avec son allégorie des trois poisons et des trois joyaux.

Les trois poisons sont l’avidité, la colère et l’ignorance : soit ce que vous n’avez eu de cesse d’exprimer sur plusieurs fils de discussion. Mais comme pour tout poison il existe un antidote, pour remédier à cela le bouddhisme y oppose les trois joyaux qui sont : apprendre, comprendre et partager. Bien entendu, cela ne peut se faire que si l’effort produit est effectué dans une « pure » intention avec persévérance et ténacité.

Sur ce, je vous souhaite bonne continuation que vous soyez y faire… ou pas, ce n’est que de votre propre responsabilité.


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