Commentaire de Cherif C. Kanz
sur Hommage à Samira Bellil, à propos de son livre, Dans l'enfer des tournantes


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Cherif C. Kanz Cherif C. Kanz 23 juillet 2013 17:31

Dire que tout témoignage n’est pas forcément de l’art est une évidence, comme il serait absurde de penser que le fait d’avoir été violé ou traumatisé rendrait artiste. Néanmoins, je pense que Céline a raison. A ce titre, il s’agit moins d’offrir un témoignage fidèle que d’abréagir la douleur, de la sublimer. Par là l’oeuvre quitte sans doute le registre du témoignage en s’affranchissant de la référence. Mais est-ce si simple à trancher ? Un exemple : « A l’ouest rien de nouveau » de Remarque, oeuvre d’art ou témoignage. Bref, pour moi, ce n’est pas exclusif...
Soutenir que le vrai artiste ne parle pas de lui me paraît une gageure.
La souffrance éprouvée dans sa chaire est une entrée privilégiée, celle des écrivains que je préfère : Céline, Bloy, Onetti, Vargas Llosa...
Si l’artiste peut partir d’autre chose que la souffrance, je doute qu’il puisse le faire sans se nourrir de son irreductibilité aux autres, de sa singularité...
En tous cas la question des sources de la création est passionnante...
Bonne continuation dans votre site et votre combat contre la pensée correcte (qui ne pense pas bien loin)...
Bien à vous.


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