Commentaire de Christian Labrune
sur La résistance au quotidien des pécheurs de Gaza
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Je suis athée autant qu’on peut l’être et la notion de péché m’est tout à fait étrangère. Mais le titre de cet article : « La résistance au quotidien des pécheurs (sic.) de Gaza » nous renvoie à l’idée de la faute. C’est quoi, le péché des Gazaouis ?
Ces malheureux sont voisins d’une hyper-démocratie, Israël, où les hommes sont libres, alors que les Gazaouis continuent à être les otages d’un pouvoir tyrannique et fascisant qui leur interdit toute liberté d’expression. Je parle d’hyper-démocratie parce que le système proportionnel israélien imposant la formation de gouvernements de coalition, ça n’est vraiment pas de la tarte ; mais l’essentiel, c’est quand même que ça marche. Qu’on soit député ou universitaire en Israël, et juif ou arabe, on peut bien dire tout le mal qu’on pense du gouvernement et même prendre fait et cause - il y a des traîtres et des crétins partout - pour les pauvres et bons Palestiniens expéditeurs de roquettes, on ne risque rien du tout, ni d’être arrêté ni même de perdre son poste.
De l’autre côté, en revanche, on a tout à fait intérêt à la fermer si on veut rester vivant. Il existe bien à Gaza un mouvement Tamarrod assez comparable dans ses objectifs à celui qu’on a vu sur la place Tahrir au Caire ; il avaient promis d’entrer en action dans le courant de ce mois, mais ils n’ont pas encore osé manifester. Ils savent qu’ils risquent gros. Ca viendra quand même : les jours d’un Hamas de plus en plus isolé sont désormais comptés.
S’il faut parler d’un « péché » des Palestiniens de Gaza, il est bien là, c’est celui qui consiste à ne pas suffisamment aimer la liberté, à être sensible aux plus grossières propagandes, et notamment à la propagande antisémite, dont les pires systèmes se sont toujours servis dans les périodes difficiles pour occulter les problèmes réels et fournir un exutoire propre à détourner de ceux qui tirent les ficelles les ressentiments des abrutis.