Commentaire de Pyrrhos
sur Russie vs Occident
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La France est une démocratie imparfaite, je l’ai déjà dit à maintes reprises ! C’est ce qu’on appelle une « démocrature », à vrai dire, je n’arrête pas de le répéter. Néanmoins, si vous citez ce classement des démocraties que publie The Economist, c’est donc que vous êtes d’accord, que vous y adhérez a priori. Vous serez donc d’acccord aussi avec le fait que, toujours selon ce classement, la Russie est un pays autoritaire. A vrai dire, on peut ajouter qu’un pays où les opposants sont enfermés dans des camps, qui se situent — comme au bon vieux temps de l’URSS ou des tzars — en pleine Sibérie, est même carrément dictatorial.
Ce que vous dites sur la Russie est intéressant ! Je veux bien croire que des efforts soient faits pour faciliter la vie des Russes, spécialement ceux qui gagnent le moins, mais à chaque fois, il s’agit de miettes, de bouts de chandelle, en un mot d’aumônes. On ne peut pas dire qu’il y ait là une vrai politique, une véritable orientation politique.
J’ajoute que Poutine est ou a été à la fois Président et chef du gouvernement, donc dans la mesure où cet individu a fait tout ce qu’il a pu pour réunir entre ses mains tous les pouvoirs (et a réussi malheureusement), on peut difficilement écrire que la Russie n’est pas vraiment sous son contrôle ou que la politique intérieure ne dépend pas de lui, comme vous le faites :
Le pays est vaste et pas entièrement sous contrôle, la résistance
passive est élevée et la corruption difficile à éradiquer. De plus la
gestion de la politique intérieure incombe au gouvernement, pas au
président.
La vérité, c’est que la politique économique russe, intérieure ou extérieure, ne joue que sur le court ou le moyen terme. Une fois les ressources naturelles épuisées, la Russie se trouvera bien démunie pour parodier une certaine fable... Tous les experts s’accordent là-dessus.
Le problème que va rencontrer la Russie, dans un certain temps, c’est que son attitude agressive à l’égard de ses voisins — qui est malheureusement indéniable — va l’isoler économiquement et politiquement. En réalité, Poutine et les gens comme lui jouent une espèce de « va-tout », « ça passe ou ça casse ». S’ils réussissent à imposer durablement leurs vues sur le monde, c’est-à-dire à forcer le passage vers la Méditerrannée ou vers l’Océan Indien, vieux rêve qui remonte à l’époque des tzars et qui est la raison d’être de la Syrie d’Assad et de l’Iran des Mollahs, alors la Russie perdurera en tant que puissance. Du moins, dans l’hypothèse où ce jeu dangereux ne déboucherait pas sur une guerre mondiale, la dernière pour le coup.
Voilà donc la ligne directrice de la politique poutinienne, mais aussi soviétique ou tzariste : il s’agit de « désenclaver » la Russie, cette énorme masse de 17 millions de km² (aujourd’hui) ! Le problème, c’est que, pour le Kremlin, tous les moyens sont bons ! Et c’est là que ça pose problème [euphémisme !], tout simplement parce que vous n’avez jamais le droit d’imposer votre intérêt à des peuples qui ne vous ont rien demandé. Cette stratégie, qui est réellement impérialiste, ne sera pas payante, tout simplement parce que ces peuples ne se laisseront pas occuper, bafouer, massacrer par procuration sans rien faire. Les Ukrainiens et les Syriens en sont un excellent exemple ! Mais en attendant, ça fait juste beaucoup de sang.
Les victoires diplomatiques et militaires de Poutine (ne pas oublier ce second aspect) seront sans lendemain, son « oeuvre » (de sang et de terreur) disparaitra avec lui. Autant vous y faire.
Ceci est une chose.