Commentaire de soi même
sur Qui Hollande trompe-t-il vraiment ?


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soi même 16 janvier 2014 13:39

Autrefois, l’enjouement de ma muse répondait aux agréments de mon âme et à la splendeur de ma fortune ; aujourd’hui, les plus tristes accents conviennent seuls au déplorable état où je me trouve. Les muses qui m’inspirent sont couvertes de vêtements lugubres, et les larmes sincères qui coulent de leurs yeux font bien voir que c’est avec raison qu’elles empruntent l’appareil et le langage de la douleur. Mais ni la douleur ni la crainte n’ont pu les empêcher de me suivre dans mon adversité. La gloire et la prospérité de mes premières années sont l’unique consolation des malheurs de ma vieillesse ; vieillesse prématurée, fruit funeste de mon infortune ! Mes jours coulaient tranquillement, la douleur en a précipité le cours ; mes cheveux ont blanchi avant l’âge, et, dans le milieu de ma course, mon corps faible et tremblant succombe sous le poids de mes chagrins. Ah ! la mort est sans doute le plus grand de tous les biens, lorsque, après avoir respecté les jours d’une belle vie, elle se hâte d’exaucer un malheureux qui l’invoque. Mais la cruelle est sourde aux voeux des misérables : ils ont beau la prier, elle refuse de fermer les yeux qui sont ouverts aux larmes. J’en fais la triste expérience. Jalouse autrefois des biens fragiles que la fortune inconstante me prodiguait, prête à m’en dépouiller, elle ouvrit le tombeau sous mes pas ; et aujourd’hui que je suis dans l’affliction, elle se plaît à me laisser vivre ; et parce que mon sort est malheureux, elle semble vouloir qu’il soit éternel. O mes amis, que vous vous êtes trompés lorsque vous avez tant vanté mon bonheur ! Une fortune aussi peu durable que la mienne en méritait-elle le nom ?

Boèce - Consolation de la Philosophie
- Livre I

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