Commentaire de eric
sur « Les trois âges » de Duras célébrés par Bezace
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On ne dira jamais assez le rôle de Duras dans l’enrichissement du vocabulaire de gauche.
C’était je crois une sorte d’article ou d’éditorial dans Le Monde. Sans doute sous Mitterrand, elle donna leur lettres de noblesse aux termes du genre « ranci, nauséabond, archaïque and co ». Le signe d’une certaine modernisation du marxisme et la transformation du primitivisme socialisant en vraie modernité raciste.
Avant en effet, ces gens utilisaient indifféremment, concernant leurs adversaires :
des termes liés aux rapports de classe ( exploitation, exploiteurs, aliénés, etc...), assez inadaptés a la description d’une économie moderne ;
les mots de tous les primitifs qui considèrent qu’en dehors d’eux, il n’y a pas d’êtres humains : chiens courants,(du capitalisme) vipères lubriques (révisionnistes de gauche), etc...On sait que tous les peuples premiers, se nomment « êtres humains » dans leur propre langue et considèrent tous les autres comme des animaux.
Duras n’est ni la première, ni la seule, mais c’est aussi avec elle que l’on passe a ces problématiques d’odeurs, de dégouts instinctuel devant toute idée différente, de rejet proprement physique de l’autre. Avant, le militant était le plus souvent en colère, après, ce sont les vomissement a tout va. La gauche a perdu en estomac, ce qu’elle a gagné en humanité. Désormais, l’autre est répugnant, mais quelque part, on reconnait que c’est un être humain ! C’est un grand pas vers l’humanisme. Il est universel a gauche. A l’est, avant, on éliminait ( dekoulakisation), après,on soigne ces malades rebuts pour hôpitaux psychiatriques.
Murray a tort dans sa « gauche 19 eme siècle, la gauche et l’ésotérisme ». Il en reste a ses tables qui tournent, ses voyantes et sa croyance dans « les forces de l’esprit ».
Avec Duras, les gauches ont encore un pied dans le racisme primaire du 19 eme, mais entrent aussi de plein pied dans celui du 20 eme.