Commentaire de Bubble
sur La guerre civile contre l'égalité, la liberté de pensée ? Perdue !


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Bubble Bubble 4 mars 2014 20:15

Bonsoir,

Difficile de faire du concret sur cet article qui ne dit lui même quasiment rien de concret. La première chose qu’on se demande, c’est quelles tranches d’âge sont concernées ? Quelles activités sont mises en place ? Quelles informations sont données aux familles cobayes ? Comment mesure t’on les conséquences de ces activités ? 
Enfin, les questions basiques qu’on se pose lorsqu’on construit un projet pédagogique, un projet tout court d’ailleurs.

Non, ici nous n’avons que les objectifs, et encore pas très clairs. Après quelques articles et réactions à nous parler seulement de « l’égalité », nous avons enfin une précision : « l’égalité en droits » des filles et des garçons.

Bon. Objectif réfuté en une phrase : le droit, c’est l’affaire du ministère de la justice, pas de celui de l’éducation. L’égalité en droit ne changera donc pas.

Ce dont est responsable l’éducation nationale, c’est de favoriser l’égalité des chances. Une approche de la notion donnée par wikipedia : « L’égalité des chances est une exigence qui veut que le statut social des individus d’une génération ne dépende plus des caractéristiques morales, ethniques, religieuses, financières et sociales des générations précédentes. »
Remarquez qu’on peut mesurer le respect de cette exigence en observant directement le statut social de la génération sortant de l’école par rapport à celui de la génération de leurs parents. Il s’agit donc de faire en sorte que les enfants s’orientent vers « ce qui est fait pour eux » plutôt que ce vers quoi ils se dirigent naturellement par mimétisme.
Là dessus, un constat : ces programmes de promotion de l’égalité ne réfèrent à l’orientation que lors d’activités de groupe (par exemple pour raconter les success-story de George Sand, de Marie Curie ou de pilote féminin) alors que l’orientation est individuelle, ne donnent pas la parole aux conseillers d’orientation, ne tiennent pas compte des parents (qui jouent quand même un rôle majeur dans l’orientation, ne serait ce que pour payer les études). L’égalité des chances n’est donc pas concernée non plus.

Comme le blabla officiel est rempli de phrases creuses et polémiques à l’image de celles de l’auteur, il faut chercher du coté des fiches pratiques proposées aux professeurs et les mémoires de fin d’étude qui concernent le sujet pour se faire une idée du type d’égalité qui est promue. 

Par exemple, dans ce mémoire sur les inégalités filles/garçons en sport à l’école primaire (qui est sur le site de l’ABCD de l’égalité), on constate que les garçons sont favorisés selon deux indicateurs 1) les sports pratiqués sont « des sports de garçons », ce qui n’a aucun sens d’après les postulats de l’auteur ; 2) les professeurs parlent plus aux garçons, ce qui dans le texte s’explique par le fait que les garçons sont plus agités en sport et nécessitent d’être canalisés.
L’égalité recherchée sera atteinte, j’imagine, avec l’égalité de ces indicateurs, c’est à dire lorsque les sports pratiqués seront des sports non-stéréotypés (lol) et lorsque le professeur choisira de ne plus canaliser les garçons au risque de foutre le bordel dans son cours ou bien de gronder plus souvent les filles qui sont calmes.

Autre exemple, les 17 fiches méthodes d’apprentissage de la mixité disponibles elles aussi sur le site de l’ABCD de l’égalité, où je constate différents types d’égalités promues :
-> Egalité de la surface de jeu dans la cour de récré. (En pratique, suppression du foot pour les garçons ?)
-> Egalité entre le professeur et l’élève, vu que des activités se terminent en demandant aux enfant ce qu’ils attendent que le professeur fasse. Pour un plus juste partage de l’autorité en cours, je suppose.
-> Egalité plus égale pour les filles à propos de la victimisation. Certaines fiches introduisent le sujet du genre en faisant prendre conscience aux jeunes qu’ils sont victimes. Victimes, des stéréotypes. Mais beaucoup plus de fiches accentuent la victimisation sur les filles en rappelant toute la misère des femmes il y a plus de 50 ans (comme si c’était le combat des filles aujourd’hui). D’un point de vue pédagogique, dire à un enfant qu’il est victime c’est parfait pour qu’il ne prenne pas ses responsabilités bien sur.

Le tout s’ajoute à des clichés tellement énormes et inconsistants (aucun rapport avec la réalité, regardez les BD sur les fiches et reconnaissez que c’est grotesque) sur les rapports filles/garçons que les collégiens et même probablement les cycles 3 se rendront compte qu’il y a anguille sous roche.
Bref, de mon point de vue, les conséquences concrètes c’est que si le programme marche on aura une guerre des sexes au collège, et sinon les profs perdront encore un peu de leur autorité et de leur crédibilité auprès des élèves.

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