Commentaire de Gerard Foucher
sur Scoop : La Banque d'Angleterre démonte les dogmes !
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Votre analyse est parfaitement exacte, et la différence entre le crédit et la bourse est que l’un est de la création ex nihilo alors que l’autre est un transfert de « travail cristallisé » existant.
Pour chacune de ces opérations [émissions de crédit, paiements à des tiers, etc...], la banque crée de la monnaie « ex nihilo », en inscrivant simultanément à l’actif et au passif de son bilan un crédit et une dette.
Cette création de dette et de crédit simultanés est en réalité l’équivalent de l’opération qui, dans un Système d’Échange Local (un SEL), permet aux deux membres d’un échange de créer les deux montants qui vont mesurer leur transaction.
Dans un SEL, les unités de compte sont créées à chaque transaction en fonction de la valeur transmise entre un « vendeur » qui offre quelque chose (une marchandise, un service...), et un « acheteur » qui reçoit cette chose. Le vendeur augmente son solde (il enregistre des chiffres positifs), et l’acheteur diminue son solde (il enregistre des chiffres négatifs).
Dans le système monétaire actuel, la banque crée d’abord les deux montants pour elle-même, puis elle met en circulation la partie positive. Il y a en réalité deux opérations successives : création, et mise en circulation.
- Opération 1 : La banque crée les deux parties de la transaction.
- Opération 2 : Elle en conserve une partie pour elle, et met l’autre en circulation.
- Résultat : Les chiffres positifs deviennent de la monnaie ; les chiffres négatifs restent au bilan de la banque, et lui rapportent un intérêt. C’est l’accumulation de ces chiffres que tout le monde appelle « La Dette ».
Explication : Ce que l’on appelle « La Dette » n’est que la partie négative de la création monétaire. Par le double jeu du crédit bancaire centralisé et des multiples créateurs/emprunteurs, le secteur bancaire s’approprie les engagements individuels des utilisateurs et en tire profit.
Si nous tenions encore nos comptabilités réciproques avec des systèmes de crédit mutuel décentralisés (comme c’était le cas avant l’apparition des monnaies d’État monopolistiques, autour de -700 av. JC), nous n’aurions pas oublié que la « monnaie » est seulement un cas particulier de crédit mutuel où la masse négative est occultée et accaparée par un pouvoir central d’émission.
Dans un système de crédit mutuel libre et volontaire, vendre c’est comptabiliser des chiffres positifs, acheter c’est comptabiliser des chiffres négatifs. Les deux changements de solde sont égaux et de signe opposé à chaque transaction.
Ce système d’enregistrement et de mesure des déséquilibres réciproques permet de connaître en continu sa position personnelle par rapport à la moyenne des autres soldes, qui reste en permanence égale à zéro. Chacun connaît ainsi sa position par rapport à l’équilibre, chacun sait s’il est en positif ou en négatif et de combien. Chaque membre d’un système monétaire équilibré sait ainsi en permanence s’il a beaucoup donné ou beaucoup reçu, et peut en tirer les conséquences.
En outre, la somme algébrique des soldes de tous les comptes étant également par définition égale à zéro, tout enrichissement sans contrepartie commerciale se voit immédiatement. Il est donc impossible de « créer » de l’argent en l’absence de transaction réelle.
Dans un système centralisé où la création de crédit est devenue un monopole détenu par le cartel État - Banques, et où la partie négative des échanges n’apparaît pas sur les comptes des utilisateurs mais reste au passif des émetteurs, la création de crédit d’une part se confond avec les gains dus à l’échange, faisant passer la création de crédit pour un enrichissement commercial, et d’autre part, permet aux émetteurs de créditer leurs propres comptes et ceux de leurs complices sans que les usagers ne puissent identifier cette fraude en tant que telle.
Ce que l’on appelle « la dette » n’est donc que la partie négative et mathématiquement indispensable d’un système de crédit mutuel qui a été accaparée, redéfinie, et rendue payante par un système centralisé, privateur et monopolistique.