Commentaire de Jean-Paul Foscarvel
sur Pourquoi je vais m'abstenir aux européennes


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 6 mai 2014 22:04

Personnellement, je suis très dubitatif.

Il est clair que l’Europe, vendue comme la démocratie, la prospérité, et la paix, est son exact renversement. La ploutocratie, la récession, et maintenant, la guerre.

Il est donc urgent d’en sortir.

Mais comment et pour faire quoi ?

Car ce n’est pas l’Europe, en soi, qui pose problème, mais le fonctionnement anti-démocratique qui émane de ses institutions. Elles mêmes étant issues d’une volonté de la rattacher aux USA et au système capitaliste, keynésien d’abord (intervention de l’Etat), puis ultra-libéral à partir des années quatre-vingt.

Au fond, Asselineau nous propose de revenir au capitalisme keynésien, centré sur un État interventionniste et protecteur. Soit.

Mais dans la méga-structure actuelle, un tel État risque d’être encore plus isolé que ne l’est la Russie dans les rêves d’Obama.

Pour une action réellement émancipatrice, il faut au minimum s’associer à d’autres pays majeurs, qui remettent en cause le dollar par exemple, et constituent un poids important face aux USA et au reste de l’UE.

En Amérique Latine, il a fallu de nombreuses transformations pour que se crée un ensemble, hétéroclite et fragile, qui se dresse contre les diktats étasuniens.

En Europe, quels peuvent être les alliés potentiels pour une résistance international au servage ultra-libéral ? Au fond, très peu. la Grèce, dans une situation de désastre absolu, ne voit pas un mouvement populaire conscient devenir majoritaire contre l’Euro.

Les autres pays du sud sont tétanisés par leur crise, et sous le joug d’imposition de plans de destruction sociale massive.

Bref, il faut une stratégie ...européenne pour sortir de l’Europe (européenne ne veut pas dire tous les pays européens, loin de là ; et la Russie (justement) est aussi en Europe) et de la ploutocratie ultra-libérale.

Pour ma part, je ne vois aucune formation qui ait une stratégie à la fois nationale et européenne crédible. Pas plus l’UPR (splendide isolement d’une nation) que les forces de gauche antilibérales (qui nient l’impasse européenne).

L’abstention donc, comme vous le préconisez ? D’une part, c’est assez logique, compte tenu de l’absence de pouvoir du parlement. Mais une élection a aussi d’autres enjeux, notamment nationaux. Et dans ce cas l’abstention crée un vide que des forces anti-démocratiques ont vite fait de remplir. S’abstenir, c’est permettre aux autres de décider.

Et les élections municipales ont montré que l’abstention de la gauche a favorisé la droite, puisque le virage à droite a intégré un crypto (ou quasi) FN comme premier ministre. En Espagne l’élection de la droite dure a été une des conséquences du mouvement des indignés qui justement ne voulaient pas voter. Résultat, aujourd’hui des mesures anti-démocratiques les empêchent de s’exprimer.

L’Europe semble pour le moment un problème sans solution qui nous enfonce dans un marécage sans fond, dirigée par des inconscients qui n’œuvrent que pour assurer leur carrière en détruisant les peuples.

Bref, pour les élections à venir, je ne vois aucune issue. Toutes les solutions (en dehors du PSUMPFN qui sont inenvisageables), me semblent inadéquates.


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