Commentaire de Wilemo
sur Les gouvernés doivent (se) gouverner


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Wilemo Wilemo 22 mai 2014 16:19

Toute la difficulté, je crois, est d’accepter l’idée que, même s’ils sont cons... les gens ont raison. Ils votent, ils sont souverains.

En se disant ça, on peut comprendre que ce qu’on appelle « l’élite », n’est pas, à ce niveau, bien différente de nous. Elle croit également que les gens sont cons, sauf qu’elle a le pouvoir d’aller dans le sens qui lui semble juste... y compris pour les cons ! Mais que celui là... c’est nous ! C’est le principe de la charité, de l’obole. Et ça l’énerve forcément, l’élite sachante, quand les cons que nous sommes ne votent pas dans le sens de ceux qui veulent être élus !

On peut aussi se dire que ceux qui ne le sont pas (cons), ou qui ne pensent pas l’être, ont le devoir d’avoir suffisamment confiance dans les cons pour leur redistribuer un pouvoir effectif capable de remettre en cause ceux qui ne le sont pas. Ce qui est tout le travail de l’éducation populaire, par elle et pour elle et pour agir pour chacun, et à l’opposé du travail de formation, processus d’apprentissage par ceux qui savent pour ceux qui ne savent pas et pour agir pour celui qui sait.
En envisageant que « les gens sont cons », et si on se croit juste, on va les aborder avec l’idée qu’il faut les former (ou les abandonner à leur indécrottable et triste sort). En pensant qu’ils ne le sont pas, on va se demander comment on s’autorise à être éduqué par eux, et comment l’échange peut avoir lieu. Et alors « l’élite » a le devoir de partager son savoir/pouvoir pour que tout le monde monte ensemble.
C’est un pari, dangereux pari, qui ne considère pas le peuple comme un piédestal vers le pouvoir (par la légitimité du nombre), mais comme l’alpha et l’oméga de la nation.

Vous voyez dans l’histoire de Lepage une tristesse, moi j’y ai découvert l’éducation populaire dans ce qu’elle signifiait vraiment dans son rapport à l’institution, et une source pertinente pour la remettre au goût du jour sans la dévoyer.

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