Commentaire de Christian Labrune
sur Ghaza … Si nous t'oublions, resterons-nous encore humains ?


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Christian Labrune Christian Labrune 24 juillet 2014 21:23

J’ai suivi en fin d’après-midi la cérémonie de passation des pouvoirs entre Shimon Péres et le nouveau président d’Israël. J’entendais parler pour la première fois Reuven Rivlin dont le physique un peu massif et lourdaud ne laisserait pas présager une grande agilité intellectuelle. Préjugé immédiatement détruit : son discours était pour le moins aussi inspiré que celui de sont prédécesseur.
Les deux ont souligné qu’ils ne considéraient pas les Palestiniens de Gaza comme leurs ennemis, mais que le seul ennemi était mouvement terroriste du Hamas, ennemi des deux communautés comme de l’humanité en général. Personne, évidemment, n’en pouvait être étonné, mais c’était une bonne chose que cela fût dit et répété.
Les deux ont insisté sur la possibilité, pour les Juifs et les Arabes, de vivre en bonne intelligence, Pérès insistant sur la solution à deux états, Rivlin visiblement plus favorable à une intégration harmonieuse de Palestiniens qui vivent dans les territoires disputés et, comme certains arabes citoyens d’Israël, lesquels refuseraient de passer sous le contrôle de l’Autorité, ne se trouveraient peut-être pas plus mal de rester vivre parmi eux. Il définit Israël comme un état « démocratique et juif », faisant passer l’adjectif juif en deuxième position, ce qui augure assez bien d’une politique d’ouverture favorable à une meilleure intégration des différentes communautés minoritaires.
Entre les mots et le réalité, dira-t-on, il y a toujours une marge, et il est de fait que, même à la fin de ce conflit, beaucoup de difficultés subsisteront, mais les discours engagent ceux qui les tiennent, ouvrent tout de même des perspectives.

Le discours de Mechaal que j’entendais hier était d’un tout autre tonneau et n’ouvrait sur aucune perspective de paix pour la région. Ce qu’il proposait aux Gazaouis qu’on a privés, pour la réalisation d’une grande taupinière explosive, d’une aide internationale qui aurait pu servir à créer des écoles, des hôpitaux, et à soulager dans l’immédiat le sort des plus pauvres, qu’on a aussi envoyés manu militari prendre l’air sur les toits pour s’y faire dézinguer par l’aviation d’Israël, c’est le sacrifice pour la gloire du Hamas impliquant encore s’il le faut un ou deux mois de torture quotidienne. Admirable perspective d’avenir pour une population composée surtout d’enfants et d’adolescents !

A Gaza, des milliers de chrétiens ont déjà fui les persécutions. Je lisais ce matin un long article en première page du Monde à propos des chrétiens d’Irak et en particulier de Mossoul. On avait écrit un grand N sur leurs portes pour signaler leur confession ; certains pensaient que le Califat visait peut-être à protéger une minorité, mais le lendemain, une deuxième inscription, en dessous, leur signifiait que leurs maisons, déjà, ne leur appartenaient plus et qu’il ne leur restait qu’à partit s’ils ne voulaient pas finir égorgés. Califat, Hamas, Al-Qaïda, Boko Haram, même idéologie et même combat.
Pour soutenir cette affreuse vérole du monde actuel, des centaines de Français parmi les moins instruits, qui ne seraient probablement pas foutus de situer Gaza et Tel-Aviv sur une carte muette, qui n’ont de leur vie jamais ouvert un livre consacré à l’histoire de la région, sont descendus dans les rues crier leur haine des Juifs, téléguidés par la propagande de pallywood et par tous les demi-intellectuels journaleux qui se sont fait de la palestinomanie, depuis tant d’années, un misérable fonds de commerce. Tout cela donne la nausée.


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