Commentaire de Dudule
sur Vol MH17 : un journal malaisien affirme qu'un missile air-air et un tir de canon 30 mm seraient à l'origine du crash


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Dudule 9 août 2014 01:58

Apparemment, vous ne connaissez pas la cadence de tir du bitube de 30 mm monté sur le Sukhoï 25. C’est quand même 50 obus secondes.

http://en.wikipedia.org/wiki/Gryazev-Shipunov_GSh-30-2

C’est assez minable en fait : le A 10 américain a un canon de 30 mm qui tire à 4 fois cette cadence. Avec un magasin de 250 coups sur le Sukhoï, ça fait 5 seconde de tir en continu.

_Le tir en déflexion n’implique absolument pas d’être devant ou derrière la cible. Un tir de face est particulièrement difficile étant donné la vitesse de rapprochement du tireur et de la cible. Un tir en déflexion sous incidence de 40° à 60° peut très bien avoir l’aspect des impacts relevés (incidence = par rapport à la perpendiculaire à la cible).

_ Le plafond pratique (en conditions normales d’utilisation) du Su 25 est de 7000 m. Ça veut dire que s’il monte plus haut, il n’est pas en conditions optimales. Ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas le faire. Le problème qu’il va rencontrer n’est pas parce que le pilote va manquer d’oxygène parce que la cabine n’est pas pressurisée (comme je l’ai souvent lu ailleurs). Les avions montent couramment jusqu’à 10 000 m depuis avant la deuxième guerre mondiale, avec des pilotes équipés de masque à oxygène. Les moteurs à compresseurs à étage(s) permettaient aux avions de chasse d’atteindre de telles altitudes depuis le milieu des années 30, sans problèmes pour un pilote équipé. Le problème est la perte de puissance des réacteurs qui ne sont pas prévu pour fonctionner à cette altitude, et vont perdre de la puissance avec le manque d’oxygène. L’avion perdra de la puissance, ce ne sont pas ses conditions optimales d’utilisation, mais il n’existe pas d’avions contemporains, à par les avions de tourisme d’aéroclubs, qui ne sont pas capable d’atteindre 10 000m. Les avions de combats le font tous depuis 80 ans. 10 000 m, c’est encore l’atmosphère, raréfiée, mais l’atmosphère, suffisamment danse pour la sustentation d’un avion et l’alimentation en oxygène de ses moteurs (même si la puissance baisse). La stratosphère, beaucoup moins dense, c’est au-dessus.

_L’hypothèse retenue par certains experts de l’OSCE et, apparemment les Malais, d’après ce qu’ils ont vu des impacts, est la suivante : le Sukhoï se rapproche suffisamment près pour tirer un missile air/air infrarouge (ce qui implique une configuration quasi lisse qui impacte peu sur les performance de l’avion), puis, parce qu’il ne tombe pas assez vite, utilise son canon de bord pour l’achever. C’est plausible. Le Sukhoï est parfaitement capable de s’approcher suffisamment près pour tirer ses deux missiles infrarouge, puis tirer une cible lente en déflexion (ce son les tirs les plus efficaces, plus difficiles, mais beaucoup plus efficace qu’un tir par l’arrière, dans lequel beaucoup de projectiles ricochent).

Après, le problème de cette version, plausible mais pas certaine, est : pourquoi un Sukhoï 25, si mal adapté à cette mission, même s’il peu l’accomplir. J’ai deux réponses :

1) Ce n’était pas un Sukhoï 25. L’hypothèse du Sukhoï 24, bourré de contre mesure, pensant passer plus ou moins inaperçu, n’est pas absurde, si l’action est délibérée. Les impacts ne seraient alors pas du 30 mm mais du 23 mm.
2) Il s’agit d’une méprise. Les pilotes ont en général de très bon yeux. Un pilote de Sukhoï 25 se rapprochant aux environ de 3000 m (c’est pas énorme par temps clair) du Boeing a pu confondre les couleurs malaises avec les couleurs russes, et attaquer. Cette hypothèse colle assez bien avec tout ce que l’on sait.

Après, je suis comme tout le monde, je ne sais pas... Mais les conclusions préliminaires (on peut les appeler comme ça, je pense) de certains inspecteurs de l’OSCE et des Malais n’ont rien d’impossible, c’est ce que je voulais vous faire remarquer.

Après, je ne sais rien


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