Commentaire de Jean-Paul Foscarvel
sur Des sans-culottes aux sans-dents


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 9 septembre 2014 19:38

« Sans dent »

Plusieurs choses me choquent dans cette expression.

La première est d’abord sa profonde vulgarité, sa grande laideur, au niveau de l’expression elle-même. Il aurait pu dire « édenté », ça aurait eu un petit côté humoristique, un rappel aux temps anciens, une farce presque littéraire. Non. Il dit « sans dent », terme plat, stupide et vulgaire.

Certaines insultes insultent plus celui qui les tient que ceux qu’elles visent.

La deuxième est celle d’un profond mépris pour la population, et sa réalité. Comme si l’image prônait sur tout. On peut avoir des rêves et être édenté, on peut apprécier Tolstoï et être édenté, on peut créer des choses magnifiques et être édenté. On peut être généreux et être édenté. On ne peut pas faire partie des amis de Hollande et être édenté. Et alors ?

J’ajouterais que ce mépris s’adresse à ceux qui l’ont élu, et qu’il est censé représenter. Pas diriger, ni soumettre, mais bien représenter car le peuple reste souverain en république. Cette expression n’est pas celle d’un républicain, mais d’un monarchiste !

La troisième est que l’absence, complète ou partielle des dents est le résultat des politiques hyper-libérales qui ont détruit le système de soins, et qui visent à ne soigner que les riches, ce qui est contraire aux droits de l’homme, la santé étant un droit fondamental. C’est la politique qu’il défend qui prive les français de leurs dents, qui les appauvrit, qui réduit leur espérance de vie tout en prétendant le contraire. Il se moque donc des ravages de sa politique sur la population.

Cela explique que toute sa politique soit favorable à l’oligarchie et cherche au niveau des entreprises à augmenter les dividendes en abaissant les droits des salariés, en diminuant les impôts des entreprises, en offrant des cadeaux aux plus riches d’entre elles via le pacte d’irresponsabilité.

Ce faisant, il accroît la crise en augmentant la récession, ce qui diminue les recettes de l’Etat et justifie des coupes supplémentaires qui à leur tour réduiront le niveau de vie des français.

Il est la vis sans fin de la crise qui se perpétue afin d’alimenter le trou sans fond des grands actionnaires ; Et ce sont les victimes (chômeurs notamment) qui sont accusées de ne pas faire d’efforts.

Tout est lié, et cette expression montre bien sa vilénie, au service de la partie la plus cupide de la population, ce qu’autrefois on appelait la très haute bourgeoisie.

Par lui la fausse gauche se transforme en droite dure, de laquelle il n’y a plus rien à attendre.


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