Commentaire de antoine (Montpellier)
sur Mélenchon prend de la distance pour en appeler directement au peuple, le Front de Gauche reste éclaté...
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Une révolution, ce n’est pas un parti. Ce n’est pas non plus une personne autour de laquelle se fédèrerait un peuple. Le cas de Chávez peut apparaître comme une exception (il y eut Castro aussi et quelques autres, je ne parle pas de la caricature que fut Staline) mais c’est à replacer dans le contexte latinoaméricain, c’est-à-dire à l’opposé de l’histoire des vieilles démocraties européennes structurées par des jeux de partis. Le cas de De Gaulle est en fait un contre-exemple : il est une parenthèse qui a été rattrapée par la logique des partis. JLM essaye, sur le coup de l’échec de la formule partidaire du FdG de rejouer la carte du sauveur suprême (en recourant à la ficelle qu’en lui c’est le peuple qui s’exprimera !!!!). Il pense que la crise des partis favorisera la résurrection de la formule de l’homme providentiel tissant un lien exalté avec le peuple. On peut penser qu’il réussira (dans ce cas-là, si on rattache au fond patriotard du bonhomme et à son mitterrandisme passionné, on aurait des raisons de s’inquiéter). Moi, je pense que ça n’a aucune chance de marcher : il n’a pas les moyens de sa politique.
Il a pu séduire une fraction significative de la gauche, il est perçu par une grande majorité de la population comme un professionnel de la politique : et son parcours jusqu’à aujourd’hui accrédite, par ses virevoltes et son inconstance, qu’il n’a rien de crédible à apporter au peuple. Sa VIe république dont il veut faire l’étendard de sa nouvelle campagne est hors jeu pour des gens qui souffrent du chômage, des bas salaires, de la précarité, etc. Et comme en plus c’est en passant par les mécanismes de la Ve République qu’il veut arriver à la VIe, autant dire qu’il va dans le mur : il manque une chose à JLM, l’idée que c’est le mouvement social lui-même qui devra vertébrer la sortie non seulement de la Ve République mais du capitalisme. Il y a du boulot mais autant ne pas se perdre dans un nouveau raccourcis illusoire. Une fois avec le FdG, ça va, 2 fois, sur le mode « moi je avec le peuple », bonjour les dégâts. En attendant Hollande, Valls et Gattaz se frottent les mains, on leur laisse du champ là où ça leur ferait mal : le social ! Le social d’où pourrait germer l’alternative politique. Pas en claquant des doigts, non, en faisant le boulot et en aidant les luttes. Pas comme JLM et le FG avec les cheminots, c’est-à-dire, même pas rien fait, mais fait contre ! (lire : http://npaherault.blogspot.fr/2014/06/coup-de-gueule-mobilisation-la-sncf-et.html ).