Commentaire de Hervé Hum
sur Droits, devoirs, responsabilité et nouveau paradigme


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Hervé Hum Hervé Hum 4 octobre 2014 22:20

Bonjour Philippe,

A tout bien réfléchir, je pense en effet que nous ne sommes pas en désaccord, sauf que je ne considère pas la responsabilité vis à vis d’autrui comme impliquant une responsabilité vis à vis de soi. Non pas que j’ignore la justesse de ce que tu écris, mais le fait qu’il s’agit toujours de la responsabilité vis à vis d’autrui et non vis à vis de soi même. Cela parce que la responsabilité telle que je la conçoit, est une relation avec autrui, non avec soi même.

Je maintiens que la réflexivité envers soi même n’implique pas autrui, seule la responsabilité va introduire autrui dans cette réflexivité. C’est à dire, poser la question des conséquences de mes choix vis à vis d’autrui. Pour toi il s’agit d’une double responsabilité, pour moi il s’agit de la responsabilité en propre où je pose la réflexion entre droits et devoirs. Disons que c’est le sens itératif qui change, c’est à dire, de moi vers autrui ou d’autrui vers moi. Cela peut apparaître comme une double responsabilité, mais pour moi il s’agit simplement du changement du sens itératif.

De plus, nous vivons une époque où très peu, voir aucune action n’implique pas une réflexivité avec autrui. Autrement dit, si vis à vis de moi même il n’y a aucune responsabilité qui tienne, tous mes actes, même les plus anodins, ayant un impact relationnel avec mon entourage, je me retrouve constamment avec la réflexion de ma responsabilité vis à vis d’autrui.

Mais de mon point de vue, ce n’est là qu’une conséquence du monde dans lequel on vit, ne laissant pas ou très peu de place à l’irresponsabilité, donc où je n’ai pas à me préoccuper des conséquences sur autrui car je serai seul.

C’est une situation nouvelle dû essentiellement à la conscience collective de partager une même responsabilité collective, face aux menaces que l’humanité fait peser sur son présent, ses générations futures et sur les autres formes de vie.

Bref, cette situation oblige chacun à intérioriser cette responsabilité vis à vis d’autrui, alors qu’auparavant, chacun pouvait ignorer l’autre et ce d’autant plus facilement qu’il n’y avait pas les moyens d’informations et de communications.

Alors, si effectivement cela peut conduire à une double responsabilité, celle ci reste de mon point de vue toujours vis à vis d’autrui et non vis à vis de soi même. Car dans le contexte actuel, ce que tu peux considérer comme une responsabilité vis à vis de soi même est la réflexivité de savoir si ces actes ne prédisposent pas de l’avenir d’autrui au delà de l’équilibre entre droits et devoirs. Prendre plus en droit de ce que je peux accomplir en devoir.
Cet équilibre est d’ailleurs connu sous le nom de la « loi du talion » et explique d’ailleurs le succès des intellectuels juifs.

Les définitions que j’ai lu dans le dictionnaire Gaffiot, ne me paraissent pas contredire sur le fond ce que j’en ait pris. Le droit de directus étant « qui est en ligne droite ». Ce qui pour moi tient au droit des enfants. Débéo « tenir quelque chose de quelqu’un, lui être redevable, être débiteur »’. Donc, suivant le droit pris. Et enfin respondéo « garantir en revanche, assurer de son coté ».

Je ne vois rien dans les définitions donné par le dictionnaire qui soit contraire à ce que j’écris ! Il y a bien le coté réflexif, mais je ne l’élude pas, je le pose en mode itératif qui contient la réflexivité en disant qu’un droit implique un devoir et un devoir applique un droit.
Ici, le droit est temporellement antérieur au devoir, mais ne peut pas se départir de ce dernier sans perdre la responsabilité qui exprime le sens itératif. Mais comme je te l’ai dit, il me faudrait écrire un article pour introduire le processus itératif et expliquer ce principe.

Enfin, ce que dit Werber à juste titre, c’est bien que le problème tient surtout du fait que dans une discussion, il est quasiment impossible d’avoir la même définition pour tous les mots que nous allons utiliser, sans compter que l’intonation ou ponctuation, lorsque nous débattons par écrit, peut changer aussi la compréhension d’une phrase ou d’un texte entier. Si on y ajoute comme le souligne très bien Werber, notre propension à tordre les mots pour les faire entrer dans notre volonté de compréhension.... Mais comme il le dit à la fin, nous allons quand même essayer de nous comprendre !!!

Bonne fin de soirée


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