Commentaire de Louis CHAGNON
sur Une tolérance à sens unique


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Louis CHAGNON (---.---.95.95) 6 avril 2006 19:45

Retour à la Une L’islamisation de la France

Louis Chagnon analyse la démographie européenne et l’islamisation inéluctable de notre continent. Son constat pourrait être bien plus alarmiste s’il partageait notre intuition que les 20% de musulmans sont déjà atteints en France.

LA FRANCE FACE A SON DECLIN DEMOGRAPHIQUE ET A SON ISLAMISATION

Compter les hommes est une démarche des plus fondamentale pour tout décideur politique, pour tout scientifique et, bien entendu, pour tout militaire ! Les mouvements de population, les guerres, les révolutions, les phénomènes politiques, économiques et sociaux peuvent s’expliquer souvent par la conjoncture démographique d’un continent ou d’un pays. Ces données démographiques sont d’autant plus importantes et indispensables qu’elles éclairent l’avenir du continent et des pays. Depuis des années, des rapports alarmants se succèdent sur l’évolution démographique de l’Europe. Les données et projections exposées dans ces rapports ont déterminé depuis longtemps les politiques des pays concernés en particulier en matière d’immigration. Les conséquences de celles-ci seront fondamentales dans l’avenir et bouleverseront notre continent, à commencer par la France, les derniers évènements qui s’y sont déroulés en sont l’expression.

A. L’évolution démographique de l’Europe et de la France :

Toutes les statistiques et tous les rapports établis soit par les Nations Unies, soit par le Conseil de l’Europe ou par la Commission européenne sont catégoriques : la population européenne devrait engager son déclin dans un proche avenir. Celle-ci devrait passer de 728 millions en 2000 à 600 millions ou 565 millions en 2050 , soit la perte approximative de plus d’une centaine de millions d’habitants. La Fédération de Russie a déjà entamé son déclin à la fin du XXème siècle, celui-ci devrait se poursuivre en passant d’une population de 147 millions en 2000 à 121 millions en 2050 . L’Europe du Sud devrait être la première à entamer son déclin, suivie de l’Europe occidentale à partir de 2010, puis de l’Europe du Nord après 2030 .

Cette perspective du déclin du nombre des Européens s’explique par un indice de fécondité inférieur au seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme) qui s’est installé dans les années soixante-dix. Il s’établit en 2003 à 1,5 enfant par femme pour l’ensemble de l’Union européenne , certains textes indiquent un indice légèrement inférieur de 1,4 enfant par femme pour celle-ci . L’Union européenne devrait enregistrer une faible augmentation de sa population jusqu’en 2025, puis le déclin devrait s’amorcer : « 458 millions d’habitants en 2005, 469,5 millions en 2025 (+ 2%), puis 468,7 millions en 2030 » . La France quant à elle est passée en dessous du seuil de renouvellement des générations en 1974 avec 1,7 enfant par femme. L’indice s’est stabilisé autour de 1,8 enfant par femme à la fin du XXème siècle et parvient aujourd’hui à 1,94 enfant par femme grâce à la fécondité des femmes issues de l’immigration. Dans ces conditions, la population française devrait croître jusqu’aux environs de 2020 avec 63,5 millions d’habitants si l’indice de fécondité se maintient à 1,8. Si celui-ci descend à 1,5 comme pour l’ensemble de l’Europe, la France arriverait à une population de 60,7 millions d’habitants en 2020 soit une stabilité de sa population par rapport à l’an 2000 . Son déclin surviendrait après 2020 plus ou moins rapidement selon l’évolution de l’indice de fécondité. En conservant un indice de 1,5 enfant par femme, la France aurait 57 millions d’habitants en 2050 .

Cette faible fécondité aura deux conséquences rapides : un vieillissement de la population et une chute de la population active. La structure de la population de l’Union européenne se modifiera profondément au cours des quinze prochaines années : le nombre des Européens âgés de 20 à 29 ans diminuera de 20%, tandis que le groupe des 50 à 64 ans augmentera de 25% et que le nombre des personnes de 80 ans et plus connaîtra une hausse de 50% . Ce vieillissement de la population européenne entraînera automatiquement la diminution de sa population active à partir de 2010. Entre 2005 et 2030, l’Union européenne devrait perdre 20,8 millions de personnes en âge de travailler . En 2050, la population de l’Union européenne en âge de travailler (15 à 64 ans) aura reculé de 146 millions par rapport à son niveau actuel, soit une diminution de 29% . La France devrait voir sa population active décroître à partir de 2006, avec une baisse de 20.000 actifs par an . Aujourd’hui, le rapport entre actifs et inactifs s’établit à 4 inactifs pour 10 actifs, en 2050 il devrait être de 7 inactifs pour 10 actifs . Quelles solutions les gouvernements ont-ils proposées et appliquées ?

B. L’immigration salvatrice :

Si la population de l’Europe diminuera, celle des autres continents, au contraire, devrait augmenter : « Tandis que selon la variante moyenne des Nations Unies sur les perspectives démographiques, la population de l’Europe du Sud, par exemple, devrait diminuer, passant de 145 millions à 117 millions, celle de l’Afrique du Nord devrait passer de 174 à 303 millions et celle de l’Asie occidentale de 188 à 424 millions. L’augmentation de la population des pays en voie de développement touchera surtout les jeunes et engendrera par conséquent une énorme demande de travail » . La part de la population européenne par rapport à l’ensemble de la population mondiale ne pourra que décroître. L’Europe qui représentait 25% de la population mondiale en 1900, n’en représente plus aujourd’hui que 12% et ce taux devrait tomber à 6% en 2030 .

Fort du constat que l’Europe n’a plus de moteur démographique, il est apparu pour les gouvernements d’Europe de l’Ouest que la solution la plus simple pour conjurer le vieillissement de leurs populations et la chute de leurs populations actives, était de faire appel à l’immigration. Et, de fait, il est vrai que : « L’Union européenne qui compte sur son territoire quelque vingt millions d’immigrés, est l’un des pôles migratoires les plus importants au monde. »

L’immigration est le choix que les différents gouvernements au pouvoir en France appliquent depuis trente ans. Il est extrêmement significatif de constater que l’année pendant laquelle la France est descendue en dessous du seuil de renouvellement des générations, c’est-à-dire en 1974, est l’année où le gouvernement abandonna la politique de natalité suivie depuis1945 et mit en place le regroupement familial pour les immigrés. Cette politique « immigratoire » a été suivie depuis trente ans en France par tous les gouvernements successifs qui ont renoncé à toute politique nataliste car celle-ci aurait été taxée de relever de l’extrême droite, du nationalisme, du sexisme, de la xénophobie, du racisme, du pétainisme .

La Commission européenne fait partie des adeptes de la même politique et elle a fortement œuvré en ce sens, seul moyen, pour elle, de compenser la baisse des actifs et de soutenir la croissance économique. D’après elle, ce recours à l’immigration est inéluctable si l’Europe veut conserver un poids humain, économique et politique digne d’elle au niveau mondial afin d’éviter sa marginalisation et l’accélération de la baisse de son niveau de vie qui est déjà bien entamé.

Selon la Commission européenne, cette politique est justifiée pour assurer le renouvellement de la population active, alléger l’augmentation future des cotisations sociales destinées à financer les retraites et les coûts sociaux des inactifs, faire remplir des emplois que les Européens ne voudraient plus assurer, donner aux entreprises une main d’œuvre moins chère. Ces arguments se révèlent erronés. D’abord l’immigration de travail n’a représenté que 5% des immigrés entrant en France en 2004 et 7% en 2005 , le chômage et la faible qualification des immigrés font que ceux-ci représentent plus une charge qu’une solution et ils ne font qu’élever les coûts sociaux et les impôts par les investissements sociaux qu’ils nécessitent. L’exemple de la politique de la ville est de ce point de vue très révélateur. Elle a coûté 5.353 millions € en 2003, 5.997 millions € en 2004 et plus de 6 milliards € en 2005 , pour ne citer que cet aspect du problème. Ceci lié à une politique économique qui bride l’initiative et ne fait qu’entraîner une baisse du niveau de vie des Français. Eurostat place la France au 12ème rang des 32 pays européens qui entrent dans ses statistiques pour le PIB par habitant en 2003, alors qu’elle occupait le 3ème rang en 1992.

Si le postulat de l’indispensable immigration se poursuit, la soif en hommes et en main d’œuvre de l’Union européenne pourrait être colossale d’ici à 2050. D’après les Nations Unies, pour que l’Union européenne (des 15) maintienne sa population au niveau de l’année 1995, il lui faudrait accueillir 47.456.000 d’immigrés entre 2000 et 2050. Si elle voulait maintenir le total de sa population d’âge actif, atteint en 1995, il lui faudrait accueillir 79.375.000 d’immigrés. Si elle voulait maintenir le rapport entre la population d’âge actif (15-64ans) et la population âgée (plus de 65 ans), au niveau de l’année 1995, il lui faudrait accueillir près de 674.000.000 d’immigrés. Les chiffres respectifs pour l’ensemble de l’Europe se montent à 95.869.000, 161.346.000 et 1.356.932.000 . Si les chiffres permettant de maintenir le rapport actuel entre actifs et inactifs ne sont guère réalisables, les autres peuvent être des objectifs à long terme tout à fait réalistes pour les gouvernements européens. Dans cette optique, si l’Union européenne voulait maintenir sa population active au même niveau que l’année 1995, il lui faudrait accueillir globalement quelques 80 millions d’immigrés, soit 1,6 million par an jusqu’en 2050, et pour l’ensemble de l’Europe, le nombre doublerait soit 3,2 millions par an. Ces données sont très proches des statistiques actuelles sur l’immigration : « En moyenne, au cours des cinq dernières années, 1.400.000 immigrés sont entrés chaque année dans l’Union européenne. » Il faudrait ajouter à ce chiffre les immigrants illégaux, estimés pour la France par le Ministre de l’intérieur de 80.000 à 100.000 par an . D’après les chiffres donnés par Eurostat, le solde migratoire de la France a doublé entre 2002 et 2003 passant de 651.000 à 1.327.000. Les faits démontrent que cette politique d’immigration massive a toujours la préférence de nos gouvernements. Ils y sont encouragés par les Nations Unies qui affirment : « Si les âges de la retraite demeurent grosso modo ce qu’ils sont à l’heure actuelle, l’accroissement de la population d’âge actif par le biais d’une migration internationale demeurera, pour le court et le moyen terme, le seul choix permettant de réduire l’importance de la baisse ; (...) » .

Si le partenariat euro-méditerranéen porte toute son attention sur l’éducation des enfants des partenaires méditerranéens, c’est que les moins de 15 ans représentent un tiers de leur population et que ces derniers seront le réservoir de main d’œuvre de l’Europe pour la première moitié du XXIème siècle : « L’éducation est, elle aussi, au cœur de notre programme. En effet, un tiers de la population de nos partenaires méditerranéens a moins de 15 ans et représente une ressource puissante pour l’avenir, une force inexploitée dotée d’un grand potentiel. Mais avec huit millions d’enfants non scolarisés, nous devons faire davantage, si nous voulons que ce grand potentiel humain soit entièrement exploité » , or ce n’est certainement pas l’économie des pays d’Afrique du Nord qui absorbera cette future main d’œuvre.

C. L’islamisation de l’Europe et de la France :

Cette politique d’immigration a, bien entendu, eu pour conséquence l’islamisation de l’Europe et de la France. Cela fait des dizaines d’années que l’islam est devenu la deuxième religion de France. Les Français n’ayant pas le droit de connaître le nombre de musulmans présents sur le territoire national, comme d’ailleurs les effectifs de toute autre communauté religieuse puisqu’il est interdit de spécifier l’appartenance religieuse sur les recensements, force est d’utiliser les rapports établis à l’étranger pour avoir une vision plus exacte de ce qui se passe dans notre pays et en Europe . Un décompte exact du nombre de musulmans serait fortement utile pour l’analyse de nombreux problèmes nationaux et internationaux, comme les récentes émeutes afro-maghrébines qui ont embrasé la France, mais le politiquement correct interdit toute démarche scientifique en ce sens.

Les analystes américains s’accordent sur le chiffre de 23,2 millions de musulmans installés dans toute l’Europe , soit 5% de sa population, sans inclure la Turquie. En incluant celle-ci, le nombre de musulmans atteindrait le chiffre de 90 millions soit 15% de la population européenne. En 1945, elle n’en comptait qu’un million. La population musulmane européenne a plus que doublé en trente ans et son accroissement ne fera que s’accélérer. Un nouveau doublement de cette population devrait intervenir d’ici à 2015, soit dans les dix années à venir.

Les musulmans ne sont pas également répartis entre les pays européens, ils se concentrent principalement sur quatre pays : la France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Le décompte serait de 5 millions pour la France, 4 millions pour l’Allemagne, 364.000 pour la Belgique et 886.000 pour les Pays-Bas. Il est à remarquer qu’en vingt ans, la population musulmane de l’Allemagne a plus que doublé passant de 1,8 million à 4,9 ; pour les Pays-Bas le nombre est passé de 400.000 à 886.000 . Cette population se concentre également dans quelques aires urbaines, ainsi la région Ile-de-France arriverait en tête avec 38 % de musulmans dans sa population , Paris intra-muros et Bruxelles compteraient un pourcentage de 15% de musulmans dans leurs populations, Marseille 25% et Amsterdam 10% .

Le nombre de musulmans en France est l’objet de nombreux débats puisque aucune statistique vérifiable n’est disponible. Les chiffres donnés par les analystes se basent sur le pays d’origine de la personne et de ses parents. Les convertis ne sont donc pas comptés. Les immigrés clandestins ne sont pas comptabilisés par définition et la part des musulmans parmi ceux-ci ne doit pas être négligeable. Rappelons que la population française compterait 15% d’immigrés, sans compter les immigrés clandestins .

Les chiffres publiés indiquent de 4 à 6 millions de musulmans en France. 4 millions est un chiffre qui semble sous-estimé, 6 millions est un chiffre certainement plus réaliste. Ce dernier chiffre est d’ailleurs avancé par le Cheik Abbas de la Grande Mosquée de Paris . L’U.S. Department of State, dans son rapport annuel international sur les religions, conserve le chiffre de 5 millions de musulmans en France. Selon les chiffres retenus, soit 3 millions, 4 millions ou 6 millions nous obtenons des pourcentages allant de 5 à 10% de la population. Nous nous rangeons à l’avis du Cheik Abbas et nous estimons qu’un chiffre de 6 millions de musulmans installés en France est un chiffre réaliste, cela nous donne un pourcentage de 10% de la population française .

Quelques indices peuvent faire penser que ce chiffre sous-estimerait la situation réelle. Ainsi l’armée française estime qu’elle compte dans ses effectifs de 10 à 20 % de musulmans , ce qui est considérable. Si nous appliquons cette fourchette à la population totale de la France, nous arrivons à des chiffres de 6 à 12 millions. Cependant l’armée peut effectivement avoir une sur-représentation de musulmans par rapport à l’ensemble de la population française par le simple fait que cette population est plus jeune et donc plus présente dans les effectifs militaires.

Un point sur lequel tous les analystes sont d’accord est que la France détient le record du pourcentage de musulmans dans sa population totale. Nous estimons qu’ils sont au minimum 10%, mais même en retenant un chiffre plus bas comme 5 millions de musulmans, nous obtenons un taux de 8% de la population qui reste le taux le plus élevé d’Europe, ensuite viennent les Pays-Bas avec 5,5% de musulmans et l’Allemagne avec 4,9% de musulmans . Les analystes s’accordent sur le doublement du nombre de musulmans installés en France en vingt ans (de 1983 à 2003), passant de 2,5 millions à 5 millions, si nous retenons ce dernier chiffre. Approximativement 50% des musulmans vivant en Europe y sont nés car l’immigration a changé de nature, ce ne sont plus des travailleurs qui viennent pour quelques années, ce sont des familles entières qui s’installent. En ce qui concerne la France, la politique de regroupement familial instaurée par le Président Valéry Giscard d’Estaing en juillet 1974 a évidemment stimulé l’immigration. Si l’immigration de travail ne représente que 5 % des entrées en France en 2004 et 7 % en 2005 comme nous l’avons déjà relevé, le regroupement familial totalise quant à lui 73 % des entrées ! . La France est confrontée à une véritable colonisation de peuplement. Cette population musulmane est beaucoup plus jeune que l’ensemble de la population et beaucoup plus féconde. 1/3 des musulmans vivant en France ont moins de vingt ans et plus de 15% des jeunes de 16 à 25 ans seraient musulmans . Ils bénéficient d’une fécondité beaucoup élevée que la fécondité moyenne des femmes vivant en France qui s’établit à 1,94 enfant par femme en 2005 : La fécondité des Algériennes serait de 4,4 enfants par femme, à la deuxième génération cette fécondité se situerait à 3,5 enfants par femme, en ce qui concerne les Marocaines leur fécondité s’établirait à 5,8 enfants par femme puis à 3,5 pour la deuxième génération, les Tunisiennes auraient une fécondité qui s’établirait à 5,1 et à 4,2 à la deuxième génération . Rappelons que si aujourd’hui la France a la fécondité la plus forte de l’Union européenne c’est grâce à l’apport de la fécondité des femmes issues de l’immigration.


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