Commentaire de philouie
sur Génocide rwandais et schéma auto-victimaire


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

philouie 20 janvier 2015 19:59

Effectivement, je fais des sauts dans ma tête que je n’explicite pas.
Le mot « pouvoir », que j’avais placé entre guillemet pour signifier qu’il ne fallait pas le comprendre dans votre sens à vous, était un piège, vous demandez des explications, elles nourrissent le débat.

Nous ne sommes pas sur les mêmes plans d’analyse et c’est normal que nous ne rencontrions pas.
Et s’il peut vous semblez que je vous tire hors de votre sujet, moi je pense y être en plein dedans.
Quand vous dites « le pouvoir organise un attentat contre de son propre peuple » le mot pouvoir désigne l’instance politique qui dirige le peuple.
Vous, vous parlez d’une action politique, avec un pouvoir manipulateur qui agit contre son peuple, pour tirer son propre bénéfice.
Moi, je le situe dans un contexte plus vaste : si il y a un pouvoir manipulateur, il ne fait que s’appuyer sur les fondements de notre nature humaine qui répète toujours les mêmes schémas.
Quand je dis, qu’il s’agit toujours d’un acte du pouvoir, j’entends par pouvoir « celui qui possède la puissance » et par le fait « peut agir ». Dans Dupont Lajoie, c’est parce qu’il peut le faire qu’il passe à l’acte et qu’il devient le violeur. c’est un pouvoir non maîtrisé.
Mais en retour de l’acte, il y a la punition.
le schéma de base est le suivant : transgression - passage à l ’acte - punition.
toujours.
Sauf que dans le temps qui sépare le passage à l’acte de la punition, il y a le temps où on essaye de faire porter le chapeau sur l’autre.
le schéma est alors : transgression - passage à l’acte - accusation de l’autre - punition.
ce schéma peut se former sur le plan individuel ou sur le plan collectif. quand il devient collectif, il met en jeu ce que vous appelez le mimétisme et que moi j’appelle une indifférenciation. l’égo n’est pas différencié, c’est à dire que le moi est celui du groupe. ce que Girard appelle je crois, les « mêmes ». Mais peu importe, peut-être qu’ici ça revient au même.
toujours est-il que cette question du groupe, quand on est dans la phase accusation de l’autre, se produisent des phénomènes de masse. le génocide par exemple.

La seule différence entre le schéma auto-victimaire et le meurtre rituel, c’est que vous postulez un manipulateur qui organise le crime (c’est votre thèse et je ne la discute pas) alors que dans le meurtre rituel, ce manipulateur est peut-être absent ou peut-être pas. Mais le schéma, c’est à dire le déroulé des faits et les ressorts sur lesquels ils reposent, sont toujours les mêmes dans une éternelle répétition. Dupont Lajoie, l’accusation de crime rituel à l’encontre des juifs, ou cette histoire au rwanda, ce sont toujours les mêmes recettes.


Voir ce commentaire dans son contexte