Commentaire de Philippe VERGNES
sur Génocide rwandais et schéma auto-victimaire


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Philippe VERGNES 23 janvier 2015 15:33

Heu... passons sur l’exemple des indiens, ce n’est qu’une broutille qui, pour le moment, ne peut que masquer le fond du problème, surtout si vous ne faîtes pas la différence entre leur spiritualité et la notre (argument que vous balayez au même titre que celui de la paranoïa).


Je reconnais n’avoir donné aucun développement à ma thèse, mais j’ai insisté sur la question de la paranoïa auprès d’un psy, sensé avoir reçu une formation de base suffisamment sérieuse pour faire le lien entre le modèle auto-victimaire qu’il développe et la problématique de la paranoïa. Ce qui n’est manifestement pas le cas.

Éludons également, pour l’instant, la question de votre « négation » des vrais victimes qui ne vous apparaît pas comme étant une conséquence de votre modèle auto-victimaire. (Il faudrait poursuivre dans des considérations que de toutes évidences vous sont d’autant plus étrangères que ce même sujet vous avez déjà été brillamment signifié par objectif-objectif sous un autre de vos articles sans que vous ne parveniez à le saisir).

Contentons-nous donc de régler le problème de la paranoïa qui est bien là le fond de la question puisque je remets en cause votre modèle en prétendant que vous cherchez à réinventer le fil à couper le beurre.

Les références :
1. Revue Française de Psychanalyse dédié à la paranoïa : N° 1 Janvier-Février 1966 (cf. introduction de P.-C. Racamier pour une description des travaux qui y sont exposés). Ce numéro spécial quoique ancien pourrait vous être utile pour vos recherches (ne pas cependant s’arrêter à ces considérations qui ont évolué depuis).

Un auteur de référence :
Paul-Claude Racamier, psychiatre, psychanalyste.

Articles de référence sur la paranoïa :
2. La révision du cas Schreber, 1966, RFP n° 1 (P.-C. Racamier et J. Chasseguet-Smirgel à qui l’on doit l’une des plus brillantes contributions sur l’étude des perversions, Ethique et esthétique de la perversion, 1984, rééd. 2006)
3. Esquisse psychanalytique de la paranoïa, 1966 (P.-C. Racamier, ce n’est pas son meilleurs article sur le sujet, mais c’est de lui que sera extrait la définition qui suivra).
4. La paranoïa revisitée, 1990 (P.-C. Racamier, c’est l’article à lire sur le sujet qui colle le plus à la réalité clinique d’aujourd’hui. Sur la position théorie de l’auteur qu’il convient de connaître avant d’entreprendre son étude pour ne pas se méprendre : Pervers narcissique (partie 1/2) - Plongée au cœur des origines d’un concept en vogue, j’aurais bien aimé vous trouver un autre article qui en parle plutôt que de vous citer le mien, mais très honnêtement, à ma connaissance, il n’en existe pas.)
Ce dernier article de P.-C. Racamier n’est pas libre de droit, je ne peux donc pas vous en communiquer de lien. Cependant, pour un usage personnel, je peux vous le faire parvenir en fichier PDF sur une quelconque boîte mail.
5. Livre, Le génie des origines, P.-C. Racamier, 1992. Ouvrage majeur de l’oeuvre de l’auteur. Indispensable pour suivre le cheminement de sa pensée et ses conceptualisations où il explique que c’est l’étude de la paranoïa et des paranoïaques qui l’a conduit à la découverte de la perversion narcissique. Son échelle de dénis gradués, bien comprise et correctement utilisée, offre un panorama psychopathologique édifiant.

J’ai encore d’autres publications d’autres auteurs qui y font références et vont exactement dans le même sens, mais il faudrait pour cela que j’obtienne l’accord de leurs auteurs, car certains articles sont confidentiels et en attente d’un ouvrage à venir sur le sujet.

Description clinique (extrait de l’article réf. 3 ci-dessus) : « Délirants ou caractériels, les paranoïaques se servent d’eux-mêmes tout entiers comme armes pour jouir de l’immense plaisir d’être victimes d’objets malveillants, incapables et constamment dénoncés comme tels par leur échec même ; c’est ainsi qu’ils deviennent parfois champions d’échecs thérapeutiques. » (Des vignettes cliniques viennent étayer ce constat dans cet article qui je le rappelle, n’est pas le plus abouti).

Maintenant, si vos doutes persistent encore, je crois qu’il vous faut consulter smiley smiley smiley !!!

(J’rigole, croyez m’en... je salut bien plus que vous n’êtes en mesure de pouvoir le croire actuellement votre tentative d’explication de la violence générique de notre société actuelle. Si vous êtes sage, un jour peut-être je vous raconterais comment un des plus grands lamas tibétains a connu l’éveil après une longue période de « traversée du désert ». C’est une histoire qui vaut le détour, car elle me paraît archétypique de la situation que nous vivons à l’heure actuelle vis-à-vis de l’éveil des consciences, mais c’est un autre sujet... quoique...). smiley !!!


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