Commentaire de JMBerniolles
sur Tsipras et Poutine
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Nous vivons un temps si complexe, où les rapports de force se redessinent rapidement [au Moyen Orient il n’y a pas si longtemps l’occident était sûr de virer Assad pour pouvoir s’attaquer à l’Iran et voilà que les forces occidentales et leur mercenaires ont contribué à faire émerger un axe de la résistance, le croissant chiite et au-delà, qui peu à peu renverse le rapport militaire... ], que les dirigeants des pays les plus puissants et leurs conseillers ne comprennent pas toujours eux-mêmes ce qui se passe.
Ainsi l’administration Obama prise entre les réalités du terrain et les groupes de pressions aux USA, particulièrement le Lobby sioniste, est-elle en plein brouillard.
Sa politique, après l’agitation frénétique de Kerry sans résultats, continue sur son inertie, - le soutien aux djihadistes, les pressions sur Mahmoud Abbas, le véto en faveur d’Israêl alors que l’Europe commence à reculer sur la question palestinienne, la valse hésitation à propos des accords avec l’Iran,... -.
En fait de forts mouvements souterrains secouent tous les pays. Ils sont dus à l’échec total du système néo libéral, dont le maitre d’oeuvre, l’école de Chicago a réussi à placer des économistes dans tous les cercles de pouvoir de quasiment tous les pays,- Russie particulièrement, Europe, .. - [la situation en Chine et en extrême Orient est un peu différente.. ].
Le poids de ces éléves obséquieux, dont nous possédons une belle brochette en France à tel point que des évidences comme la sortie de l’Euro comme préalable au vrai changement est ignoré par ceux qui prétendent faire une autre politique, fait que les dirigeants politiques sont intoxiqués par ce système.
Ainsi la Russie a d’abord commencé à réagir aux attaques qu’elle subissait, - sanctions économiques, attaques contre le rouble... - dans le cadre néo libéral : rachat de roubles, hausse des taux d’intérêts....
Mais le système néo libéral est au bout du rouleau et incontrôlable. La baisse irrésistible du prix du baril de pétrole en est le signe le plus évident. Après avoir imaginé toute sorte de machinations qui supposaient que des pays maitrisaient le processus, on voit maintenant que tout le monde est lésé. Le pétrole de schiste n’est plus rentable et la bulle commence à se dégonfler, l’Arabie saoudite voit ses revenus fondre, la Russie, l’Iran, l’Algérie, le Venezuela souffrent.
En fait c’est le meilleur indice d’un ralentissement important de l’économie mondiale qui est même en récession, voir déflation, dans beaucoup de pays.
Devant cela, la réformette, les mesures économiques et financières de pacotille, sont totalement inopérantes.
Tsipras et surtout Poutine se trouve devant cette équation : pour changer les choses, même dans un domaine particulier, il faut changer de système. La domination néo libérale s’appuyant
sur la monnaie, toute mesure à contre courant - relance du niveau de vie et de la consommation, réduction du poids de la dette, récupération des richesses nationales,... - implique la remise en cause du dollar et de l’euro.
Donc, sans qu’ils l’aient voulu au départ, ils s’engagent nécessairement dans une voie révolutionnaire. C’est exactement cela puisqu’un système économique dominant est à bout, le néo libéralisme, et qu’il faut le remplacer par un système profondément différent plus proche de la satisfaction des vrais besoin de l’humanité.