Commentaire de Joe Chip
sur Dans la tête d'une expat.
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@Surya
Paradoxalement, l’Angleterre est un pays où l’on apprend le moins de langues étrangères, ce qui constitue pourtant à mon sens un des principaux marqueurs de « l’ouverture sur le monde »... sauf si le « cosmopolitisme » consiste essentiellement à parler anglais et à adopter partout les normes juridiques et économiques anglo-saxonnes. Même The Economist a récemment tiré la sonnette d’alarme et critiqué le fait que les jeunes anglais n’apprenaient plus aucune langue étrangère - le nombre de locuteurs français et allemands en Angleterre a chuté de moitié en 20 ans.
Par ailleurs, je lis régulièrement le Daily Mail (par amusement mais aussi pour « tâter » l’opinion de l’anglais moyen) et je n’y retrouve pas vraiment ce détachement amusé et poli que vous évoquez dans votre article. Les gens se révèlent plutôt bornés et intolérants, allergiques à l’Europe en général et à la France en particulier, et s’y plaignent autant (sinon plus...) que les Français, en particulier sur le sujet de l’immigration, qui est abordé crûment et sans les interdits idéologiques ou renvois à la seconde guerre mondiale auxquels nous sommes habitués dans le débat français. Les Anglais - o surprise - attribuent la quasi totalité de leurs problèmes à « l’Europe », jugeant - à tort en plus - être les vaches à lait du continent payant pour tous les autres.
Vos observations sont donc peut-être fondées sur des personnes d’un certain niveau socio-professionnel, urbains, londoniens... et je ne suis pas certain que la différence soit tellement marquée par rapport à des habitants de grandes métropoles en France présentant un profil similaire. On sent bien d’ailleurs que vous décrivez la France à travers l’exemple de l’huître « passant son temps à se regarder le nombril » (critique que l’on retrouve souvent dans la presse anglaise, bien entendu). Mais n’est-ce pas un raccourci un peu rapide ?